Le tsunami de la "Jouimania" déferle sur Grenoble !
De retour de Chamonix dans un C15 banalisé, celui qui n'a jamais autant mérité d'être appelé "le Gouide" ne s'attendait probablement pas à un tel accueil. C'est une foule compacte qui s'est massée au pied de l'immeuble gris du boulevard de Stalingrad, à Grenoble, en attendant impatiemment le retour du fils prodigue.
Les voisins, les badauds, tout le monde était surpris par l'ampleur qu'a pris l'événement. Un quartier tranquille transporté par la liesse populaire, voilà longtemps qu'on avait pas vu ça dans la capitale Alpine. Des cris de joie retentissaient jusque tard dans la nuit, des "Hiiiiiiiin !", des "Baaaaaaase !", des "Makapuf !" ou autres "Et biiiiiiim !" fusaient tels les jets colorés des feux d'artifice du 14 juillet.
De mémoire de Grenoblois, on n'avait pas vu ça depuis le retour au pays du vainqueur de la "Nouvelle Star" 2004, Steeve Estatof.
Certains hommes politiques au creux de la vague ont tenté de surfer sur la "Jouimania" pour remonter dans les sondages, mais ils en ont été pour leurs frais. Ainsi un certain Dominique, le Richard Gere français du gouvernement, a-t-il été repoussé par les services d'ordre alors qu'il tentait de faire dédicacer son exemplaire de Lansb-Mag par l'idole Autranaise.
S'il a physiquement réussi à disposer de la première rangée de sécurité, composée de membres du "gang anti CPE", Mariane F., Elsa L., et David Z., il fut aisément maîtrisé d'une main par la garde rapprochée de la superstar, un grand gaillard blond pas commode vêtu d'une polaire rouge et d'un jogging frippé Cassin.
De son côté, au coeur de la furia médiatique, l'attaché de presse du G n'a pas eu la partie facile: sa mission était de faire le tri des journalistes habilités à interroger l'athlète sur cette performance qui repousse encore plus loin les limites de la Nimperie. Ze Gaïde, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a distribué les précieux sésames, des "Accréditations Lansb-Mag" avec parcimonie et discernement.
Au final, il a retenu Marie Drücker et Laurence Ferrari, boutant hors du périmètre de sécurité (via un autre colosse au fort accent Américano-Belge, polyglotte et brun cette fois) les trop traditionnels Patrick Poivre et Claire Chazal. Il va de choix qu'un tel soi ne s'est opéré que sur leurs seules qualités professionnelles. Claire Chazal pourra néanmoins rencontrer François (un prénom qu'elle adore pour l'avoir donné à son fils) plus tard: elle aura d'ailleurs le choix dans la date.
Les amis les plus proches de Fanfan se sont entassés dans ce petit Kebab du quartier Stalingrad transformé en salle de presse improvisée pour embrasser leur camarade. Pêle-mêle, le Professeur Schnopfler s'est frayé un chemin dans la foule en installant un pare-buffle sur son fauteuil roulant, le "Parrain" de la pègre de l'Or Blanc, Don Volodia, s'est fait déposer en limousine (blanche évidemment), le M du BLMS est arrivé discrètement au guidon de son scooter de livreur de pizzas, Lionel Tassan est venu tout droit de Saint Jacques de Compostelle, etc...
Parallèlement à cela, des télégrammes de félicitations ont afflué de France et de l'étranger, nous vous livrons en exclusivité le contenu des plus marquants:
- "Pardon. J'ai eu tort. Je regrette. Appelle moi. Et bravo !" (Camille X.)
- "Bravissimo mon ami, yé toujours ou confiance en vous, vous êtes oune espoir pour toute la génesse dou pays" (Romano Prodi)
- "Ta madre encoulé ! N'écoute pas cet abrouti Fane Fane, c'est moi qui souis ton amigo, felicitationes !" (Silvio Berlusconi)
- "Bravo mon pitit. Mi no on s'en fout: ici en Iran, on enrichit li dirigeants, et l'iranium. Et biim, li zeugma !" (H.Rafsandjani)
Ah, nous interrompons nos envoyés spéciaux, "El Gouido Skiador" est apparu à la fenêtre... "Il" va s'exprimer ! Silence, silence !
- Marie Drucker (complètement hypnotisée par le regard de crystal du prophète Nimpien): "Euhh... aaah... bonjour M. François... aaaah" (elle s'évanouit).
- Lolo Ferrari (à la limite de l'orgasme passif): "Oui,... euh, ce que vous êtes fort... aaaaah" (elle a un malaise).
Pendant que le L pratique avec vigueur et son équipe de secouristes (zeugma ?) le bouche à bouche salvateur sur les deux malheureuses groupies, Stéphane Bern propose de reprendre l'interview.
Stéphane Bern: "Bonjour Monseigneur Jouy, bonjour, alors, Prince, Prince ! ... Aaaah, ce qu'il est beauuuuu !" (il tombe dans les pommes).
Aussitôt, Marc O. Fogiel, autre animateur présent, se rue sur son homologue à la coupe de caniche pour le ranimer via un bouche à bouche effréné. Ca tombe bien, le L se la sentait pas trop celle là...
Finalement, et contre toute attente, l'icône du ski Grenoblois réajuste le col de sa chemise Saint Laurent, réausse ses épaules pour recentrer son costume Armani, remonte ses Ray-Ban sur sa chevelure blonde et prend la parole. Le silence se fait instantanément. Quelques femmes ont le souffle court. Certains, même, se signent.
Une jeune femme parmi tant d'autres, à moitié en transe, attend l'intervention de celui qui a donné un sens à sa vie. (Source http://www.woodstock.co.za)
"Hiiiiiiiiiiiiin ! C'était dément, dément ! Hyper dur, 900m, des bosses cachées sous de la poudre, après de la poudre lourde, bim bim bim, paf paf paf, j'encaisse, que des grandes courbes, impossible les petits virages, trop de bosses, bom bom bom bom faut encaisser, tenir, tenir, bam bam bam ça fait mal aux jambes, ça chauffe, c'est dur, putain l'ouvreur de l'Ensa il est tombé, muf muf muf, aaaaaargh, les cuisses fument, elle vont brûler, faut tenir, aaaaaaaaaaaaaaah que ça chauffe, que c'est dur, tenir, tenir à tout prix, c'est la guerre, le Vietnam, les rizières, la gadoue, on va crever, c'était pas ma guerre Colonel, oui, oui, ça y est, je suis en bas, ça paaaaaaaaaaaasse ! Dément ! Dééééément ! Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaase !"
- Euh, voilà, c'est tout.
Le public ne réagit pas de suite à ces informations de première importance. C'est d'abord l'incrédulité, puis les larmes montent aux yeux des plus jeunes. L'émotion gagne l'ensemble de la foule. Un homme crie de joie. C'est le début de l'hystérie, il est suivi par les milliers de gens reunis là. La nuit ne fait que commencer...