lundi 17 octobre 2022

L'oeil du Condor - Les Princes des villes

La main (nue), symbole du grimpeur dans la culture populaire... mais qu'est-ce que la "culture grimpe" ?

Le sablier s'écoule inexorablement, transformant implacablement les jeunes rebelles en vieux cons, déformant même souvent le sens de l'Histoire.


Comme le disait Eminem: "C'est marrant, le meilleur rappeur est blanc, et le meilleur golfeur est noir!"


Il aurait pu ajouter "Et le leader de l'escalade et de la culture grimpe, c'est Arkose !" Pour le coup, comme dans les vieux sitcoms des 90s, on aurait calé des rires enregistrés juste après cette punchline plus culottée que la pourtant très pudique Clara Morgane...


Sans déconner, comment Arkose-t-il ? Je suis jaloux bordel ! Personne ne le contredira, j'en ai dit/écrit/chanté/filmé des conneries (ne rayez aucune mention inutile), mais jamais je n'ai su aller aussi loin dans la provocation. J'ai des limites, le temps passe, inexorablement, tout ça...


Ces Rois-Bobos en futs Prana prune flambant-neufs pseudo-durables sont persuadés d'être dans le vrai en plus. Devant l'écran de votre iPhone 28 valant un gros SMIC revalorisé, ne picorez pas vos M&Ms - vos graines de goji bio locales issues d'une micro-serre sur un rooftop du VIIIème: vous risqueriez, à l'instar de tout grimpeur digne de ce nom, de vous étouffer en surfant sur le très design site web de cette franchise.


Un exemple ? Les caricatures bio-machin-éco-bidule-inclusivo-truc (j'en oublie sûrement) qui gèrent ce concept au doux nom d'une maladie articulaire font référence à "Valley Uprising" comme benchmark (mot compte triple) de la "culture grimpe". Pourquoi pas, c'est défendable.


Ce qui l'est moins, c'est le fait d'utiliser des termes identiques pour leurs espaces cosy conçus pour socialiser entre le bloc jaune et le bloc vert. Sérieux ?


Quel rapport entre les pionniers du Yose et ces mignons petits "lofts" (oui, c'est le terme exact) où tout est artificiel, ces "cantines" estampillées "éco-table" (c'est parti pour la foire aux labels à la con) à l'esprit lounge, un magasin - pardon un "shop" - où les fripes sont toutes "éco-responsables", où l'on peut, entre deux blocs (certains citadins branchés les nomment parfois pistes, c'est dire si l'on est à fond dans dans l'esprit grimpe...) siroter un cocktail fruits exotiques bio pour le prix d'un menu entrée/plat/dessert/dijo à Orléans ?


Quel rapport avec les valeureux beatniks des 70s dormant comme des clochards à Buoux, au Verdon, ou à Camp4, respirant exclusivement pour arquer des règles infâmes, charger des gouttes d'eau tranchantes, ou se broyer les paluches dans des fissures voraces ?


Comparer le mode de vie des légendes et précurseurs affamés de varappe avec les petites séances "aftertaf" à 15€ l'entrée pour CSP++ en costard et mocassins mauves en peau de zob retournée dépasse l'humour et frise l'indécence. Oui, je suis choqué. Mais bon, c'est la nouvelle "culture grimpe" paraît-il... Vous suivez ou quoi ?


Tout ce cirque est évidemment enrobé de l'incontournable et mielleuse bien-pensance en vigueur dans la société urbaine actuelle. Tout y est, rien ne manque. Full options.


J'en veux pour preuve quelques éléments de langage exclusivement destinés aux Parisiens intramuros: "on vous a chiné des vins nature ou en biodynamie", "des recettes pimpées" (mais oui c'est écrit, quelqu'un peut traduire ?), "emballages recyclables en fibre de maïs", putain mais si j'avais voulu inventer ces conneries-là pour un sketch je les aurais pas trouvées ! Je suis jaloux je vous dis.


L'escalade sportive cependant c'est le partage. C'est se faire assurer par un vieil ami au soleil couchant pour le run de la croix, par une petite collante crépusculaire, un 32 novembre, avant une semaine de pluie qui va ravager la falaise et rendre le projet impraticable jusqu'au printemps prochain. C'est se battre à muerte contre les lactates et la gravité, bercé par la bise du soir, vaincre la pression du run du Kosovar, jouir de la pleine conscience du moment présent. Now or another day.


Arkose nous assène plutôt que "grimper augmente notre humanité" phrase toute faite plantée, elle aussi, sur le site web. Encore une fois, faut qu'on m'en explique le sens. C'est sans doute tout simplement pour caser ce mot clé dont leurs clients – néo-détenteurs de la "culture grimpe", même si la plupart n'a jamais vu un bout de caillou véritable et est incapable de situer le Caroux sur une carte - sont si friands ?


Bref vous l'aurez compris, la sacro-sainte "culture grimpe" est aujourd'hui phagocytée par une clique de résineux issus de mégalopoles qui se sont approprié une activité dont ils ne connaissent finalement rien des valeurs historiques, pour leur imposer leurs codes propres: anglicismes à toutes les phrases, intégralité des références et du vocable à la mode dans les grandes villes et évidemment, cherry on the cake, l'appli smarphone dédiée qui va bien. Ca vous étonne ?


J'imagine que Graou, les frères Huber, Yuji, Sharma, Honnold, Ondra, Megos, et tous les autres, sont connectés dessus en permanence pour "augmenter leurs performances", je cite...


L'escalade, chers amis, c'est désormais du merchandising et ça se pratique en citadino-loft sur des prises pastel en éco-résine avant de s'avachir dans un canapé fuschia en bio-cuir végétal apaisant tout en ingurgitant un régénérant smoothie-bio- maison-de-saison labellisé naturo-drink.


Entendons nous bien, je n'ai rien contre les adeptes de ce genre de lieu, c'est sûrement un moyen comme un autre de s'échapper un peu du béton omniprésent en passant un bon moment. Je dis simplement qu'on est aux antipodes de la déjà maintes fois nommée et maltraitée "culture grimpe" et qu'il est pour le moins inconvenant de s'en autoproclamer "leader" dans ces conditions.


Et Arkose de conclure, avec l'aplomb et l'arrogance caractéristique du Millenial moyen: l'escalade, c'est "plus qu'un sport, un mindset" (Jeu, set et match !) 


Vous ne comprenez pas ? Alors, vous n'êtes pas, ou plus, un grimpeur! Fermez le ban !

jeudi 28 novembre 2019

L'Oeil du Condor- Dièse à la douzaine


La vieillesse est un naufrage. 

Certaines, caressant le vain espoir de prolonger encore un peu leurs belles années avant d'avoir des seins en peau de coude, se badigeonnent la courge avec des algues bio hors de prix; d'autres, également sensibles à la valeur du temps qui file, préfèrent enquiller les exploits sportifs improbables pour contrer l'apparition des rides et la disparition des tifs... But why ?

Deux spécimens précis illustrent à merveille la seconde catégorie. A ma gauche, le chauve le plus en vogue de la planète verticale, glissant sur d'infâmes bandes neigeuses perdues au milieu de froides faces rocheuses, défrichant d'originales bambées été comme hiver, vous aurez reconnu celui qui est tout sauf un petit... Bonhomme. Certes, l'animal se produit "par passion désintéressée, pour parler des cimes, de leurs chemins escarpés, lumineux et inspirants et non de sa modeste personne" dixit son attaché de presse, son service d'ordre, et son biographe officiel... oui mais la rafale de posts relatant l'ascension de vingt huit 4000 en 1h12 tout juste après avoir retrouvé du réseau n'est pas anodine...

Si son accumulation de perfs stratosphériques nous ramène inéluctablement à notre condition de misérables tanches sclérosées, on voyage depuis notre canapé pour pas un rond. Touché.

De l'autre côté du ring, dans la catégorie hyperactif compulsif même si le domaine d'expression est plus calme, introducing l'incontournable et protéiforme lapin Duracell cuvettard Lionel Tassan. L'évocation de cet instituteur alpin, digne héritier d'un Cambon dans un autre registre, génère l'émoi parmi les ingés-traileurs-bouffeurs-de-graines circulant en vélo nucléaire, alors que la ménagère bobo de plus de 50 ans ressent, entre ses deux gros orteils, d'agréables vibrations qu'elle croyait oubliées depuis ses folles années fac....

Le type sait – presque - tout faire, et le bougre fait – presque - tout ! You name it: écumage systématique de l'arc alpin à ski, rédaction de livres-topos de référence, nuits consacrées au brame du cerf, d'autres à l'observation méthodique du loup, tenue d'un logbook météo d'une précision autistique depuis un quart de siècle, signature, à lui tout seul ou presque, de plusieurs "hors-séries" d'un magazine de montagne à portée nationale, bivouacs ou voyages à thèmes, des tétra-chiées de clichés outdoor de qualité professionnelle, des connaissances pointues sur à peu près tout ce qui l'intéresse (donc sur à peu près tout), la faune, la flore, la réglementation, les champignons, l'image, bref n'en jetez plus ! Le tout relaté en léger différé sur son très followé blog... Hats off !

C'est à se demander comment il trouve encore le temps d'enseigner à nos marmots (depuis deux décennies déjà) et même d'en avoir enfanté deux ! Les mauvaises langues prétendent que, s'il est bien présent dans sa salle de classe weekdays, pour le reste il aurait forcément délégué... En admettant qu'il se soit malgré tout personnellement attelé à la besogne, ses journées sont tellement chargées qu'il doit probablement être précoce...

Place désormais au talentueux monsieur "Replay", le très connecté et visuel Paulo. Depuis quelques années, voici notre (bon)homme lancé dans une course frénétique à l'exploit à répétition. Cet intenable trublion de l'extrême ne sait pas chiller les arpions dans des tongs devant YouPorn; il est plus à l'aise dans quelque projet glacé et glaçant, faisant crisser ses carres sur du carrelage à plus de 50...

De l'émouvant "Bob's Tribute" au quasi-érotique "par devant par derrière à la Verte", en passant par d'interminables traversées de massifs pompes de trail aux pieds (nul n'est parfait) ou de nouveaux itinéraires à ski de très grande classe (Dent Blanche), le Monsieur Propre des neiges écrit sa légende à grand renfort de GoPro vissée sur une caboche aussi lisse que les fesses de mon fils de 2 ans.

Résumons. D'un côté le fameux "Dentiste" qui, pour une inesthétique paire de grolles ou un mauvais gore-tex offert, s'inflige une indigestion de hashtags sur les réseaux sociaux comme un "influenceur" du tiers de son âge, en vantant les mérites d'une marque de fringues pour footeux des cités...

De l'autre, un respectable père de 4 enfants se pare de casquettes plates de DJ et signe des autographes par milliers en faisant le world tour des festivals de montagne telle une rock-star, le tout pour financer une journée drone afin d'immortaliser ses acrobaties...

Voilà donc nos valeureux vieux croûtons devenus de véritables "fils de pub" ! Tout ça pour quoi ? Probablement pas pour plaire au beau sexe car, ils le savent, le train est passé... Non il faut davantage y entrevoir le désir farouche de croquer la deuxième partie de leur vie à pleines dents, fussent-elles cariées...

Alors, la vieillesse est-elle vraiment un naufrage ?

De bonnes bobines de vainqueurs pour deux mecs assez exceptionnels

mardi 5 novembre 2019

L'Oeil du Condor- Eloge de l'esthétisme

L'immense Edlinge' suspendu à Buoux dans le toit de la Beda, short minimaliste pourrave pour tout vêtement et cheveux longs retenus par un mauvais bandeau façon Bjorn Borg des favelas, ça vous dit quelque chose ? Les images ont vieilli, les valeurs les accompagnant aussi... Le Blond, c'était le chantre du "grimper beau", au delà du "grimper bien" qu'il maîtrisait également à la perfection.

La beauté, mais aussi la joie du mouvement. S'emplir du moment présent sur le caillou, sur des skis, sentir le positionnement de son corps dans cet espace exceptionnel qu'est la montagne. Un plaisir simple, pur, puissant.

La joie procurée par quelques grandes courbes négociées pleine balle, la hanche dans la neige, sur des lattes de 120 chassant les trois décimètres de poudre immaculée tombée sans vent la nuit précédente... c'est beau.

Le kiff absolu de placer une belle lolotte sur une colo grise virant à l'orange d'une falaise espagnole au coucher du soleil, le power d'aller fermer le biceps en allant croiter un projet qui nous tient à coeur et qui devient réalité. Le tout avant d'aller raconter des conneries en s'enfilant des bières avec les locaux dans le bar du quartier... c'est beau.

La mode, cependant, semble être ailleurs... Les stakhanos modernes de l'effort collectif, rébarbatif et un peu moche semblent avoir eu la peau des jouisseurs d'antan. Je m'explique.

Il y a quelques temps, Sylvain Tesson, le Mike Horn des beaux quartiers, avait noté de façon très pertinente une mutation regrettable des pratiques et surtout de l'esprit des "montagnards" d'aujourd'hui. L'espace de liberté la plus totale, où l'on peut s'affranchir des règles sociétales pour tracer sa route sans restriction, ni peur du gendarme ou du qu'en dira-t-on, est désormais envahi par les règles de la cité.

C'est la fin des punks du plein air. On a importé les contraintes de la ville en montagne via les compétitions de "trail" et de "ski alpinisme" (le mot est assez mal choisi) et le succès est foudroyant ! Achetez un mini sac-bretelles-pipette en mesh hors de prix, une casquette visière, des pompes orthopédiques roses et des bas de contention fluo, flanquez-vous une puce électronique de chronométrage dans l'orifice prévu à cet effet, entassez vous à plusieurs centaines sur un sentier et vous voilà désormais "montagnard"...

Rien à redire sur l'effort à fournir qui est grand et nécessite de solides qualités physiques. Pour le reste, quelle tristesse ! Où sont passées la solitude, le calme, la liberté de choisir son chemin (ne surtout pas sortir des balises !) et ses propres règles du jeu ? Est-ce finalement la pratique de la montagne que l'on souhaite transmettre à nos enfants ?

Exit les Profit, Escoffier, Moulin, bonjour les Jornet, d'Haene. Soit. Mais plus grave, exit le règne des habiletés motrices, de la dextérité, de la poésie, pour celui des bourrins, des règlements, des capteurs de puissance, du conformisme, et de la disgrâce. Il n'y a qu'à regarder des images de ces événements de masse pour s'en convaincre. Le "toujours mieux" s'est fait bouffer par le "toujours plus". Et l'engagement total, la pureté, l'absolu d'un solo fait moins rêver qu'une tripotée de skieurs au style rendu maladroit par des allumettes hyper light s'enquillant cul à cul un champ de bosses en béton lors d'une compétition balisée, normée, et quelque part castratrice.

A l'heure d'un monde où les libertés individuelles sont de plus en plus muselées et où la planète aurait bien besoin d'un peu de fraîcheur et de calme, est-ce vraiment la direction à prendre ? Ou peut-être suis-je simplement un vieux con ? La vérité doit probablement se situer entre les deux...


Alors ? C'était mieux aaaaavant, comme dirait Cabrel...


dimanche 27 octobre 2019

Lansb-Mag rebooted !

Non non, vous n'êtes pas subitement atteint d'un mauvais Alzheimer. Vous lisez bien un post de l'ex-cultissime Lansb-Mag, "webzine" en vogue dans les années 2000. Non, faut pas déconner non plus, vous n'avez plus 25 ans, comptez au moins 10 de plus, comptez également quelques kilos de plus, des rides au coin des yeux, des vergetures, des dettes, rayez les mentions inutiles.  

Joie et bonheur dans ta chaumière cependant, le spécialiste de la Connerie légère, digeste et de qualité revient sur la toile. 

Oui, vous avez vieilli, la vie vous a rattrapé.e.s (écriture spécial Marion Poitevin représente), le quotidien vous a probablement broyé.e.s (c'est énervant hein ?) comme nous tous. 

Rendez-vous compte, à l'époque où les articles de ce foisonnant blog sortaient de ma fertile boîte à idées à rythme soutenu, le monde n'était pas en voie de disparition, les Vegans avaient honte et se terraient dans leur verre-de-terrarium et les gamines suédoises de 15 ans étaient scolarisées.. Incroyable non ?

Rendez-vous compte, le Jouy est désormais Papa ! Rien que ça, ça pourrait déclencher un AVC chez un mec cryogénisé depuis 15 piges ! Quelle preuve plus éclatante d'un monde qui change pourrait-on donc trouver ? 

Rendez-vous compte, la Falcasse ne se plaint presque plus, et pourtant, il est toujours vivant (et mieux portant que jamais) ! Aurais-je été visionnaire ?

Rendez-vous compte, le L, désormais plus connu sous le stellaire sobriquet du "Flamboyant", est devenu un mûr et responsable père de famille, circulant avec deux sièges enfants dans un pâlichon Kangoo anémique... Ravageurs sont les effets implacables du temps n'est-ce pas ?

Alors, Lansb-Mag de retour pour de bon ? On verra, quelques articles vont suivre, des billets d'humeur, teintés, comme à la bonne époque, d'une exquise mauvaise foi et d'un sectarisme bon enfant pas très politiquement correct... 

Mais bon on ne se refait pas. Même si on refait toujours un peu la même chose. En espérant que les saillies prévues vous laissent refait.e.s (c'est énervant cette mode orthographique hein ?). Et si l'inspiration demeure, rien n'interdit de poursuivre encore un peu l'aventure. Who knows ?

Réactivez donc vos bookmarks, vos fils RSS (je sais pas, ça existe encore ces machins ? Si oui, quelqu'un peut-il enfin m'expliquer ce que c'est ?)

En bref, restez connecté.e.s (décidément), un premier opus sera bientôt proposé à mes désormais grisonnant.e.s lecteurs.trices grisonnants lecteurs (fuck this inclusive shit, je reviens au français !). 

Avec 10 ans de maturité dans la besace, tout est plus, enfin moins, enfin c'est un peu comme avant mais un peu différent... Oh et puis merde, ça ne veut rien dire. On ne se refait pas. 

A très bientôt...

Le regard flamboyant... I'm back !

jeudi 13 octobre 2016

Du "B" au "Rainbow Warrior": le grand Aicar !

Il est des moments de la vie dont la rareté et la félicité touchent au divin; des fulgurances où les planètes semblent alignées, où les astres brillent d'un même feu, où les Dieux s'accordent pour offrir puissance et gloire à un être d'exception, touché par la grâce, qui se trouve d'un coup ébloui par les projecteurs boréals.

Le genre d'instant magique où le L envisagerait de déguster une salade bio, où le Jouy arriverait à être silencieux, où Eric The Pink serait presque marrant, où David Zjikskp torcherait Mike Tyson au bras de fer, où la tenue d'un "traileur" (nm: homosexuel sportif du XXIème siècle selon le Larousse) ne serait pas totalement ridicule. Bref, un arrêt sur image epsilon-esque de l'espace temps.



Le nouveau boss mondial de la pédale sur le point de broyer la main d'un officiel, sous l'oeil envieux d'un fan Pantanesque et d'un nostalgique de la Rabobank

Voilà donc notre B national (euh non, international du coup) tenant du titre mondial de l'épreuve en ligne du cyclisme sur route. Non mais sans dec' ça claque ça ! Fuck la dénomination "des entreprises d'énergie", si bassement réductrice. L'ENSIMAG, éleveur de champions ? On est tentés de répondre par l'affirmative, même s'il aura fallu attendre une éternité pour trouver un successeur à Pascal Gilgenkrantz, vice-champion du monde de vélo artistique 1998 (anecdote tout à fait authentique, le nom et la discipline de Pascal sont certes loufoques, mais c'est pas fait exprès...)

Ce sacre planétaire est donc l'aboutissement d'un talent incontestable et débordant, gâché depuis presque deux décennies dans le monde perclus et sclérosé de l'informatique industrielle.

Soyons clairs: un aiguillage différent à l'aube du nouveau siècle aurait à coup sûr privé Alberto "Clenbutérol" Contador et Christopher "Mégawatt" Froome de quelques lauriers sur la grand-messe estivale du deux roues... Et la lutte avec Lance "Je suis triste pour les gens qui ne croient pas aux miracles" Armstrong, eut été passionnante. Et l'histoire même de ce sport très probablement magnifiée. Pas moins.

Les historiens cyclistiques voient là une perte aux répercussions comparables à l'une des dates clé du XXème siècle, le 5 juin 1999: l'exclusion giresque du Dieu de Cesenatico, l'immensissime Marco Pantani.

En attendant, notre Bordiño a su mener une carrière d'ingénieur et ne pas dépareiller dans la prestigieuse liste de world champions sur route: Lance, Abraham, Luc, Laurent, Oscar, ou encore Peter. Notre inoxydable et blondissime Musclor s'insère avec élégance et vista dans la continuité de ses glorieux prédécesseurs.

Sportivement parlant, le B est un redoutable guerrier, et le voici désormais drapé d'une belle tunique arc-en-ciel, propre aux membres du très sélect club des couronnés mondiaux.

Il n'en fallait pas plus pour vous présenter son tout nouveau surnom qui coule de source: "Rainbow Warrior" ! A noter que ces nouvelles initiales, RW, décrivent également ses devises: "Ride n' Win" ou encore "Regarde mes Watts" !

Le néo Rainbow Warrior semble donc insensible aux ravages du temps, et la patate outrancière que développent ses guibolles hypertrophiées demeure toujours l'un des sujets de thèse préférés des meilleurs étudiantes en biomécanique et physiologie.

Lansb-Mag aimerait ici rappeler qu'il fut un précurseur en la matière, souvenons-nous de l'article que nous avions consacré à la Bordinoïde (molécule découverte par le Professeur Nathanaël Schnorkel, ce qui lui avait valu le prix Nobel de biologie en 2005). A relire ici, avec plaisir et nostalgie: Tout sur la Bordinoïde...

Evidemment, le gratin international, lié ou non au monde du sport de haut niveau, a enflammé le célèbre petit oiseau bleu pour rendre hommage au nouvel empereur de la petite reine. Voici un florilège de réactions emblématiques:

A tout "saigneur" tout honneur, le triple vainqueur du Tour Chris Froome s'est montré impressionné par les datas physiologiques du monstre de Poisy, dévoilées par le collectif Russe "Fancy Bears", célèbre pour avoir révélé "l'asthme" de Sir Bradley Wiggins...

@chrisfroome: "What the fuck ??? WATT ? the fucker !"

La toile salue respectueusement l'avènement de celui qui développe plus de couple que sa Clio Estate...

@VincenzoNibali: "Ma troppo forte il Bordinisssssimo !"

@miguelindurain: "Prudencio est mère de sûreté" (rien à voir mais ça me fait marrer)

@JeromePastre: "Bravo Matthieu ! Tu n'as pas vu mes cours d'algo nu, c'est pour mon fils..."

@janullrich: "Der B überalles !"

@karodemotus: "Top mon Matt ! Pense à prendre du pain en rentrant !"

L'illustre géniteur du maître du bicycle a tenu à souligner en personne la performance de sa progéniture. Raymond donc, lui-même triple champion d'Europe Senior d'anagrammes par équipes, y a été de son hobby préféré pour défendre son fils des accusations de dopage que ne manqueront pas d'émettre les compétiteurs écrasés par la B prestation...

@raymondbordin: "No champi du démon pour mon fils, il est clean !"

Même le très taquin et peu loquace Salah Abde a jeté un slam pour le B (assez fine, lecteur de base relis la phrase pour ne rien rater):

@salamalikum: "Ji sors di mon silence por filiciter li B ! Ah le L Ak B ar !"

Enfin, l'ex-équipier et mentor, le longiligne, rapide et quasi-poétique JP Renaud a fait dans le sobre et l'efficace:

@jprenaud (champion du monde potentiel des 50-60 ans): "Borzdatzetop !"

Au delà du microcosme sportif, les plus belles plumes contemporaines se sont fendues de textes à la gloire de la Bête, gravant davantage la perf extra-terrestre de la machine Iséro-Savoyarde dans le marbre.

Booba s'initie ainsi à l'allllllitération avec son tube "Booba Big up au Bon B", Joey Starr en remet une couche avec "C'est d'la bombe B B !", alors que le très "rive gauche" Florian Zeller (surtout connu pour sa magnifique compagne Marine Delterme que nous saluons ici) nous livre en exclusivité un extrait de sa prochaine pièce, intitulée "Au sommet du monde". Attention aux fans d'alexandrins, parfois, ça rime !

Au sommet du monde, acte 8 scène 12

Deux mecs sont accoudés au zinc d'un vieux bar de village à Mouilleron le Captif, en tenue de vélo. 

Matthieu (sorte d'Apollon moderne, fringué comme un roumain au feu rouge avec un ensemble dépareillé Maxifouille/GEG)

"Dis-moi bambin, Direct Energie ça fait dans le renouvelable, hein?"

Thomas (Strasbourgeois élevé dans les îles arborant un bel ensemble cuissard/maillot aux couleurs de l'équipe Direct Energie)

Bien sûr toi ! Mais pourquoi, beau blond au ton narquois ?

Matthieu Alors de nous deux à vélo je suis plus fort, me fous d'où tu viens, ranabat' d'où tu sors !

Thomas: Tu veux rire ? Sur le Tour j'ai 20 jours en jaune, j'te ferais dire !

Matthieu:  Va t'faire Albert ! Tu habites la Terre, tu bosses dans le nucléaire, tu restes forcément derrière !

Luc Plamondon aurait déjà pré-acheté les droits pour faire en une comédie musicale, "Ramsès II Roues". Brad Pitt aurait été approché pour tenir le premier rôle.

Enfin, la commune de son enfance célèbre également sa Majesté aux aux roues carbone: Rumilly a ainsi débaptisé l'impasse Francis Heaulme pour y apposer l'enseigne sobre "Chemin du Rainbow Warrior - Demiurge à roulettes du XXIème siècle".

Sur la place du village, une statue de bronze, coulée par l'Institut Rhône Alpin des Incontinents, sera édifiée pour immortaliser le champion. L'appel d'offres est d'ores et déjà lancé, Bouygues et Vinci se battent bec et ongles pour obtenir le marché de fourniture du béton pour le socle. L'oeuvre est annoncée pharaonique, les travaux pourraient s'étaler sur plusieurs années.

Pour conclure, une question brûle déjà les lèvres humides des groupies du King of the Clou: sera-t-il au rendez-vous l'an prochain pour défendre son sceptre ? La réponse fuse: aicar-aimant !

samedi 24 janvier 2015

Les seigneurs du cerceau

Que ceux qui s'attendent ici à un texte purement humoristico-humoristique dans la grande tradition maison s'arrêtent de suite. Aujourd'hui je rends aux rois du bitume un hommage  aussi appuyé que les freinages de trappeur dont ils m'ont gratifié sur les routes hivernales du Monte Carl' 2015. Ces quelques lignes aussi travaillées que les trajectoires d'un Maxime Bertrand tout juste pubère  aux commandes d'une vieille Polo ne se destinent donc pas forcément à mon public "habituel" (même si ces "fidèles" ne se mettent sous la dent qu'un mauvais billet annuel, au mieux, je sais).

Le tracé
Voici donc les impressions du conducteur d'un break germanique plutôt rapide sur les plus fines gâchettes routières de la planète. 

Le Monte Carlo 2015, épreuve inaugurale classique du championnat du monde WRC, fait donc étape à deux pas de mon terrain de jeu hivernal. 8 spéciales regroupées au Nord de Gap, à 50 bornes de Grenoble pour la plus proche. Temps gris, très froid (jusqu'à -4°C), plongeons nous donc avec délice dans l'ambiance du WRC moderne à l'occasion de ce prestigieux rendez-vous. 

Le "milieu" est hostile: températures négatives, taux d'humidité élevé, un peu de bise, et sans bouger, les onglées ont guetté le public toute la journée...

Prenons les choses à l'envers, c'est à dire par ordre inverse de passage. Les (toutes) petites autos ne sont pas forcément ridicules, même les rigolotes Twingo R1, très peu modifiées et disposant d'environ 130 poneys, sont capables de beaux passages, surtout quand elles sont confiées à des jeunes pilotes en devenir. On trouve aussi de vieillissantes C2, et même, pour le folklore, un illuminé qui a engagé une antique et bourgeoise 147 !

Les R2 (208, Clio d'environ 180-200ch) sont également pilotées par des gars d'un talent très variable, du bon jeune brouillon mais agressif au gentleman driver qui se fait plaisir et qui, parfois, donne vraiment l'impression de se balader. Certains spécimens prennent des valises de plus de 4' en 15 bornes sans ennui technique, je trouve que ça fait vraiment beaucoup, et ça se voit... L'ouvreur de luxe "Big Bang" Bengué dans la Mégane RS "zéro" full stock donne l'impression de passer plus fort, et c'est probablement le cas.

J'ai été un peu déçu par le "gros" de la troupe (je ne parle pas de Daniel Elena), en majorité des DS3 R3 ou Clio R3, des machines déjà évoluées pourtant. Le niveau est très inégal et ces tractions motricent mal dans la gadoue iséro-haut-alpine... Bref ça fait du bruit mais ça ne donne pas vraiment l'impression d'avoiner, même si les chronos s'avèrent tout de même intéressants. Evidemment, le contraste avec les grosses voitures que l'on voit débouler dans les premiers fausse probablement le jugement du spectateur...

La catégorie WRC2 regroupe des autos (Fiesta R5, DS3 R5, Peugeot 208 R5, quelques vieilles Skoda S2000...) sérieuses et abouties (environ 280ch, 1.6T très coupleux, traction intégrale) qui ressemblent à des "petites" WRC. 

Ca marche très fort si c'est bien mené, et on a vu il n'y a pas si longtemps un certain Ogier, rongeant son frein en attendant l'engagement officiel de VW, signer des exploits fracassants (dont quelques scratchs) au volant de ce type d'engins. Elles dévorent le bitume juste après les tous meilleurs (en gros entre les 15ème et 25ème place), ça reste impressionnant mais il est net que ça passe moins vite, que ça brasse moins d'air que les protos des stars... 

On est grosso modo au niveau du championnat de France, le double tenant du titre Julien Maurin évoluant dans le peleton de tête de cette catégorie, comme Stéphane Lefebvre et Eric Camilli entre autres. L'antichambre de l'excellence en quelque sorte...

"Dieu" en action, un mètre à l'intérieur de toutes les autres trajectoires. Et 15" de gagnées en 15 bornes au sortir de l'ES3, CQFD !
Enfin, les vedettes du championnat du monde. Dans le déroulement d'une ES, ce sont les équipages prioritaires, on les voit rouler en premier. Il en découle une sensation compréhensible de fadeur quand le reste des concurrents défile par la suite, mais c'est le jeu. 

Zoom sur les autos: les WRC modernes démodent indiscutablement les machines des années 2000 (206-307 WRC, C4, Focus RS, etc...) et font passer les anciennes références (Mitsu et autres Sub) pour des caisses de beauf fleurant bon les 90s ! La Polo, la Fiesta, la Hyundai, et dans une moindre mesure la DS3 (la plus ancienne de conception, 5 ans déjà) sont de magnifiques monstres de route. Bas, très larges, ramassés, compacts, ces bijoux chiffrant plusieurs centaines de milliers d'euro sont vraiment le fleuron de ce que sait produire l'humanité en matière de course sur route.

Le Prophète... en son pays !
Les gladiateurs maintenant: ils sont une petite dizaine sur Terre à disposer d'un volant officiel pour disputer tout ou partie du championnat du monde (3 chez VW et Citroën, 2 chez Hyundai et Ford). Une élite encore plus restreinte qu'en F1. 

Une fois l'un de ces très exclusifs équipages "usine" (ou l'un des rares excellents privés) engoncé dans les baquets d'un tel outil, on a devant les mirettes, presque à portée de doigt, ce qui se fait de mieux en matière de rallye mondial. Et ça dépote grave. En vidéo, le magnifique équilibre général de ces homologations dernier cri (admirablement suspendues, chassis optimisés, moteurs pleins à tous les étages) masque la vitesse réelle de passage. Il n'y a qu'au bord de la spéciale qu'on se rend vraiment compte de l'allure supersonique de ces missiles sol-sol !

Tous les top drivers sans exception sont propres, agressifs, engagés. J'ai choisi les SS3 et SS6 pour passer ma journée: je me positionne en premier lieu en début de spéciale dans une épingle assez large faisant suite à une enfilade humide de courbes rapides; par la suite, j'opte pour la toute fin du tronçon, une longue ligne droite asséchée se terminant par un droite se refermant recouvert de boue. Une section ultra rapide, par souci de contraste.

A chaque fois, le passage des 10 meilleurs équipages WRC est un ballet inoubliable. Autant certains amateurs vous donnent envie de les virer de leur baquet pour leur montrer comment tourner le volant, autant chaque démonstration des tous meilleurs rallymen du monde vous renvoie violemment au visage ce qui vous sépare d'eux. Le bruit des quatre-cylindres downsizés turbocompressés s'entend de loin, la boîte séquentielle claque, mais surtout, c'est le "souffle" du bolide que l'on perçoit. Une présence intimidante qui vous ferait vous jeter dans le fossé si vous vous trouviez sur la route alors que la bête est encore loin d'être en vue.

Lorsqu'apparaît enfin le fauve, l'impression de vitesse est indescriptible: sur une route ondulée, irrégulière, convexe, parsemée de traînées de terre et de coulées humides, les mecs ouvrent comme des décérébrés, tapent les freins hyper tard et le transfert des masses est à peine perceptible tant l'ensemble est merveilleusement réglé et abouti. 

Petites lunettes d'étudiant façon "café de Flore", gueule d'ado propre sur lui, une fois sanglé dans sa caisse, Neuville entonne une toute autre musique !
A 170 km/h sur un mauvais ruban de bitume où l'on aurait du mal à croiser une Fiat Panda venant en sens inverse, un Latvala ou un Neuville, malgré sa tronche d'étudiant à la Sorbonne, vous donnent des frissons. Une roue à moitié dans le ravin à l'extérieur, ils placent aux freins l'auto en travers pendant 50 m avant de l'inscrire, toujours contre braqué et à grande vitesse, dans le droite couvert de boue alors que les rapports descendent dans un crépitement sec, une déferlante de craquements asynchrones, pendant que les échappements se colorent de flammes. Complètement hallucinant. 

Les autos sont d'une stabilité incroyable, au lever de pied, au freinage, rien ne bouge, et les gommes doivent être d'une qualité inconnue du commun des mortels. Si le terrain était estival et sec et que les mecs évoluaient en slicks, ce serait déjà ahurissant. Alors là, en roulant sur du purin humide avec de la gadoue plein les gommards... non faut le voir pour le croire, Saint Thomas aurait aimé !

Jeune disciple, Ott Tänak, officiel M-Sport, sait également comment tourner le volant !
Crème de la crème, voir évoluer les trois ou quatre meilleurs des meilleurs sur cette surface très piégeuse. On touche à l'art. Si la route est simplement humide et luisante en début de spéciale, il suffit de 4 ou 5 WRC bien conduites pour recouvrir toute courbe d'une brave couche de boue et de graviers, tant cette joyeuse bande coupe les cordes comme l'Etat Islamique les caboches occidentales. 

Quand le terrain le permet, seules les roues extérieures demeurent sur l'asphalte, tout le reste de l'auto laboure littéralement l'intérieur du virage et ramène des pelletées de caillasses et de terre sur la chaussée. Détail amusant, on arrive à percevoir assez nettement, au visuel, ce qui fait la différence entre les excellents pilotes professionnels et les authentiques pépites. 

Lorsqu'un Loeb ou un Ogier surgit, tout va (un peu) plus vite. Tout est (un peu) plus beau, plus pur. Les frenchies sautent sur la pédale du milieu (de gauche en fait depuis l'avènement des palettes) comme une hystérique teen-ager niçoise sur le dance-floor, le point de freinage ne souffrant d'aucune hésitation. Le pilotage est ciselé, le placement de la voiture chirurgical. Du travail d'artiste. Quelle maîtrise, quelle aisance, et quel engagement ! 

Les vitesses de passage sur ces routes étroites, non aseptisées, grasses et glissantes, est inimaginable ! Ceci est d'autant plus perceptible au sortir de virages aveugles, où ces deux-là roulent avec une confiance totale en leurs notes. 

Un Mikkelsen, un Sordo ou un Otsberg, par exemple, remettent parfois un petit coup de gaz après avoir cassé la vitesse de l'auto, il ont perdu un poil trop de "momentum". Au rythme où roulent les deux "Seb", toucher la pédale de droite ne serait-ce que pour vérifier qu'elle est encore là les mettrait probablement dans le talus ou sur le toit. Tout est op-ti-mi-sé: voiture, pilotage, notes, confiance, attaque. C'est simplement parfait.

A ce duo vient s'adjoindre Robert Kubica, l'ex-pilote Renault-F1. Ne vous fiez pas à sa physionomie bonhomme (il doit avoir le même diététicien que "Danos", Cédric Robert, ou Guy Carlier...). Le genre de type qui a dû réussir pour coucher. Et c'est pas en ramenant les belettes chez lui en voiture que ça va s'arranger,surtout s'il roule comme il le fait en mondial ! 

En spéciale, le Polonais débranche ce qui lui reste de cervelle et dégoupille comme un soldat de DAESH devant un parterre de touristes US. D'où mon respect éternel pour l'ami Maciej SZCZEPANIAK (à vos souhaits !) qui prend place dans le baquet de droite de cette Fiesta WRC endiablée ! 

Route, circuit, Kubica sait tout faire, et quand il ne pulvérise pas son jouet, les chronos tombent !
Mention spéciale aussi pour "Jean-Marie" Latvala, le finlandais prend des risques que son look d'employé de banque ne saurait laisser supposer. Le bougre envoie sévère ! Il a bien failli se satelliser à très haute vitesse sous mes yeux et partir dans une série de tonneaux dont on ne sait sur quelle planète elle se serait terminée... Complètement cintré lui aussi !

Latvala au travail, lui non plus ne fait pas vraiment dans la dentelle !
Enfin, les RGT: le groupe se résume ici à trois belles Porsche 911 bien conduites: Delecour, Dumas, et Duez. Plutôt haut de gamme non ? Rien que pour le bruit, elles méritent leur place. Quel plaisir de voir passer ces belles autos, ça glisse, ça râle, c'est rauque, ça fait rêver. Et ça doit pas être coton de maîtriser ces dragsters teutons sur un terrain sur-gras !

Dumas sur sa très belle 911 RGT "hommage à Waldegaard". Plus jolie que celle du célébrissime Delecour, aux couleurs de la Roumanie !
Bref, pour ceux qui auront tenu jusqu'ici, j'en viens au conseil religieux du jour. 

En terme de croyances, au lieu de suivre les consignes médiévales de pédophiles en blanc ou d'exterminateurs de plumitifs satiristes en pyjama, prosternons nous devant Saint-Seb et ses apôtres ! 

dimanche 15 décembre 2013

Noël approche: avec Lansb-mag, offrez du rêve !

Noël approche, et vous êtes confronté(e), comme tous les ans, à l'angoisse bien connue et récurrente de la chasse aux cadeaux ?

Procédons par obédience, et par élimination:


- vous êtes juif ? Trop tard, vous arrivez après la bataille, les festivités de Hanukkah sont terminées, rendez-vous l'année prochaine ! A vous les économies, vous êtes un malin vous...


- vous êtes bouddhiste ? Nan sans dec' on n'a pas de temps à perdre avec les minorités invisibles, passez votre chemin ! De toutes façons à tous les coups vous êtes un intouchable, revenez quand vous serez réincarné(e)...


- vous êtes musulman intégriste et vous avez le coeur sur la main ? Non, ce n'est pas incompatible, mais oubliez le 3131 pour faire des dons au Téléthon et prenez plutôt contact avec l'association AQMI, il nous semble qu'elle soit à but non lucratif...


- vous êtes catholique à tendance bien pensante ? Bingo, comme la plupart des fans de la trop tôt disparue Sainte Inquisition, et sous les ordres de l'ancien videur sud américain de night-club (prononcez "nichte clube") le dénommé Pape François, vous vous apprêtez à célébrer l'anniversaire de naissance de l'enfant roi. Le ciel soit loué, Jésus revient ! Les rois-mages et le cortège de cadeaux aussi... ça tombe bien !

  
Les petits privilégiés ouest-Européens, entre autres, vont donc voir débarquer au pied du sapin jouets perfectionnés, tablettes, et autres gadgets high-tech en tous genres. Bref, rien que du réchauffé, de l'attendu, comble de l'impersonnel et de l'interchangeable, résultat inéluctable de la course à l'armement, de la frénétique fuite en avant induite par la consommation de masse de nos sociétés occidentales gangrenées par une insatiable quête de croissance !

"J'ai donc je suis", ou je suis ce que je possède insinuait Goldman, l'incontournable ménestrel du siècle dernier dans son poème musical intitulé "Les choses". 

Et si le bougre avait raison ? Il suffirait alors de nobles possessions pour voir mécaniquement son image de marque et son estime de soi marquer un bond en avant... Simple, mais il fallait y penser !

Aux States, où l'on a souvent un temps d'avance sur le vieux continent, les obèses bouffeurs de burgers sont également friands d'articles sportifs qui ont marqué l'histoire, et le marché de telles reliques est en plein boom: battes de base-ball de Babe Ruth, ballons de basket dédicacés par Jordan, Nike en or portées par Michael Johnson à Atlanta, hématomes siglés O.J. Simpson ou autre baume à lèvres de Monica Lewinski s'échangent à prix d'or...

Du coup, quoi de mieux pour célébrer le mythique et obscur accouchement paysan dans une étable de Galilée que d'offrir à un être cher un article "memorabilia" comme disent les Yankees, afin de lui permettre, lui aussi, de vivre sa vie par procuration ? Non, ça ce n'est pas du Goldman...

En avant première, Lansb-mag vous offre la possibilité de faire un heureux, lors de ces fêtes de fin d'année, en vous proposant un article de prestige issu de la collection "Légendes cuvettardes de l'alpinisme". 

Il s'agit d'une paire de gants en pur peau de prépuce retournée, assemblée à la machine par de jeunes mandarins dont l'âge se compte sur les doigts de la main du Baron Empain (ou de Tommy Caldwell selon vos préférences culturelles et votre âge). Un truc de dingue, un objet rare déjà cultissime.

Enfilez vos faibles extrémités antérieures là où seules les rugueuses quenelles du top gun de "Powder and ice"  ont eu le privilège de pénétrer... Mmm...C'est bon hein ? Oui, chaussez ces préservatifs à boudins en cuir pleine fleur pour affronter l'hostilité des pires faces nord dans la rigueur hivernale, à la manière de cet héroïque ex-membre des équipes jeunes alpinistes de haut niveau !


Bref, devenez la vedette que les rediffusions multi-quotidiennes de Master-Chef 12, les paquets de chips XXL, les pots géants de Ben & Jerry's, votre canapé défoncé par vos grosses miches et les gâteaux full-fat de votre mémé vous interdisaient jusque là d'incarner !


Cher Rémi donc, au lieu de te rendre tout simplement (comme l'aurait fait n'importe quel ami "normal") les deux mauvaises et odorantes savates à paluches que tu as négligemment abandonnées dans ma caisse lors de notre inoubliable virée à l'AG des guides 2013, voici ce que je te propose:


 - Ces inestimables guenilles, à la valeur d'autant plus élevée qu'elles ont probablement côtoyé d'autres chevaliers des temps modernes, plus grands par leurs réalisations que par leur taille me souffle-t-on dans l'oreillette (les fins limiers auront reconnu Victor E. et Jehan-Jehan R.G.), seront mises aux enchères sur eBay, à l'adresse suivante:


http://cgi.ebay.fr/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=251404805699


 Le modique prix de départ, destiné à appâter le chaland de la toile, devrait rapidement grimper pour atteindre, d'après les dernières estimations TNS-Sofrès, une valeur à 4 chiffres...



La fine fleur du guidage Grenoblois vous fait fantasmer, avouez-le ! Vous rêvez secrètement de vous jouer des difficultés comme ces deux personnages verticaux mais vous n'avez ni le sourire simple et bright du petit bonhomme trapu à gauche, ni la veste d'agent de la circulation du grand dadet ahuri à droite ? Ruez-vous sur notre enchère, et commencez une nouvelle vie ! Vous aussi, devenez un héros !
- L'intégralité des sommes glanées sera reversée* à l'association à but hautement lucratif du nom de "poudre et glace". Lansb-mag se réserve évidemmious le droit de ponctionner quelques maigres émoluments relatifs aux nébuleux mais sacro-saints "frais de dossiers" relatifs à toute opération de cette envergure...

- "Poudre et glace" affirme de son côté vouloir totalement réinvestir le pécule récolté dans l'organisation d'un apéro de Noël qui aura lieu dans le bar à thèmes "Espace Vertical" à Grenoble, louable intention ! Venez nombreux !


- Enfin, deux slogans accrocheurs ont été élaborés par une équipe de publicitaires stagiaires fraîchement refoulés du cabinet du légendaire Jacques Attali:


Avec les gants Rémi Vignon, soyez heureux comme un débile profond !
Avec les protège-mimines à Rémi, be happy like this abruti fini !


Les quasi double-alexandrins ci-dessus sont illustrés par un jeune adhérent du club "Le sport pour tous", institution dédiée au handicap mental léger, et gérée par un broyeur de crispettes isérois plutôt renommé qui porte le nom d'un ancêtre du capitaine Haddock...
A vos claviers, faîtes grimper les enchères, achetez du rêve ! Ca tombe bien, nous, nous en vendons !

* il faut lire "presque intégralité". D'où l'importance des petits astérisques de merde dans les contrats...