mardi 8 novembre 2005

Affaire Max: on s'oriente sur la piste criminelle...

Cela s'est passé dimanche, en pleine paroi, sur les magnifiques falaises Presliennes. Une perte encore inexpliquée. Après une fin de samedi après-midi passé à faire flamber... les avants bras au CDS (et non pas les bagnoles environnantes, sport national à la mode), le BLMS au grand complet (oui vous avez bien lu) a entrepris l'ascension d'une fort belle voie, plutôt athlétique, "Un doigt de passion".

Au départ de l'itinéraire rocheux, la toujours efficace cordée Fiordin (ou Bordri), suivie comme son ombre d'un guide et de son flashy client Genevois. Ze Gaïde, en bon professionnel, s'est dispensé de casque, prétextant que le rocher, sans atteindre la qualité du caillou Benevisois, demeure quasi irréprochable. Et puis de toutes façons, vu le profil de la falaise à cet endroit, les pierres tomberont derrière. Ze Klaïent: flashy, car arborant une superbe polaire "à 1000 balles" de couleur rouge vif: Olé !

Esaaaaaaaaab les deux cordées dans L1, ingrâte longueur s'il en est (la seule), et c'est parti !


Dans les deux cordées, la répartition du poids est inégale: d'un côté, le B, 84 kg sur la balance, mais qui n'a jamais aussi bien grimpé. De l'autre, le S, over light après de longs mois d'inactivité verticale. Pour ce qui concerne "Lambertrand" (ou Bertranbert, au choix), le Lansb est fort léger, sans casque, sans coupe vent, sans épaules même diront les mauvaises langues du Challenge 4S CAP (de sinistre mémoire pour certains). Le M, quant à lui, est plutôt chargé: sac à dos avec godasses inside, et surtout une Grande Gueule indispensable à la bonne humeur générale et à sa réputation internationale.

Un volume de grimpe pas assez conséquent en 2005 n'empêcheront pas le fier Meusien de s'engager en tête dans la seconde longueur, un superbe 6b+ technique en fissure et gouttes d'eaux. C'est là que le drame s'est joué. Au dessus du point dans une section délicate, le M, tout accaparé à contrôler un tremblement de mollet afin d'anti-baaaaser, laisse échapper sa légendaire Grande Gueule qui fonce vers le sol. "Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaase !". Et le silence se fit.

Nous n'entendrons plus la Manèce de la journée. Seule sa voix de secours dite "bas débit" (c'est comme pour Internet) murmura parfois un léger "pfff mal au bras". Le soir venu, depuis le sommet, le quatuor silencieux regarde le ballet des hélicos et des sauveteurs du PGHM qui scrutent la forêt... en vain ! Après avoir envoyé des chiens qui avaient préalablement reniflé un slip usagé du M, les recherches se sont interrompues avec la nuit pour reprendre à l'aube.


Moux quelques instants avant le drame (ph. Fiordin)



A l'heure où nous publions ces lignes, le M est toujours sans nouvelles de son inestimable organe. Les enquêteurs préviligient désormais la thèse de l'enlèvement. Le coupable ? Probablement un grimpeur timide, tombé par hasard sur ce redoutable outil de soirée, sûrement immobilisé non loin du sentier d'approche. Dans ces moments horribles, le BLMS tout entier est soudé autour de son malheureux membre. Un Max qui refuse cependant de perdre espoir. Ecoutons le message qu'il a tenu à adresser sur TF1 hier soir à celui ou ceux qui l'ont plongé dans l'indiscible abîme:

"Je m'adresse à vous qui détenez ma Grande Gueule. C'est un outil magique à qui je dois beaucoup. J'y suis sentimentalement très attaché. Je vous en prie, ne lui faîtes aucun mal. La vie a sans doute été cruelle avec vous, mais vous avez aujourd'hui une occasion en or de vous racheter, de prouver au monde entier que vous n'êtes pas si mauvais, que chacun a du bon enfoui au fond de soi. Si vous me rendez ma Bouchasse, je m'engage à vendre mon scooter 125 pour racheter un CR 250 2 temps modèle 2006, ainsi qu'à changer ma messagerie SFR pour revenir à "Bonjour, vous êtes sur la messagerie vocale de... LA MENACE !... Merci de laisser votre message après le bip. Une fois l'enregistrement terminé, vous pourrez raccrocher". Je vous en supplie, ne cassez pas ma Gueule !"

Espérons que ce vibrant cri du coeur saura toucher les vils fripons qui ont osé s'emparer du bien d'autrui dans ces conditions tout à fait scandeleuses. Nous vous tiendrons informés dès que nous en saurons plus sur cette troublante affaire qui déjà, passionne la France et l'Helvétie réunies.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et pourquoi le rédacteur de cet article ne se proposerait t'il pas pour partager un peu de sa grande gueule et permettre à Max de survivre en attendant la restitution de la sienne ?

De la solidarité please !