S comme Sophie
Connaissance de Mat Blanchard et du Foué* Chopard, cette grenobloise est venue en renfort pour s’occuper du secrétariat de « l’association », et ce dès la fin juillet. Sympa et mignonnette au premier abord, j’ai eu la délicatesse de l’accueillir, malade comme un chien en vomissant bruyamment à quelques décimètres de son duvet . Pourtant, en gentleman, j’ai eu l’obligeance de déposer ma tarte aux herbes à peine attaquée par les sucs gastriques dans la cuvette. Grand seigneur. Au fil des jours cependant, la miss a montré quelques limites. Sa présentation des canyons, véritable institution, était aussi invariable qu’une règle de grammaire :
« Entrez, il y a des photos. Sur votre droite, le canyon de la Purcaraccia, un canyon très ludique, avec des toboggans et deux grands rappels* », débitait elle sur un ton monocorde.
- Sur votre gauche, la Vacca*, un canyon essentiellement de sauts.
- Mais certaines personnes intelligentes le font aussi !
s’exclamait un Foué* soudainement apparu à la devanture du local. Les clients s’esclaffent. Sophie pas.
- Elle n’a pas encore saisi ma blague !
renchérissait la « machine à anecdotes* », sourire aux lèvres, les épaules situées à 80cm de part et d’autre de son cou. Et le voilà de rebondir dans une description « adaptée » des possibilités des canyons proposés, vantant en priorité les mérites de celui pour lequel il restait de la place le lendemain, usant de son charme pour séduire les dames, de son humour pour inscrire les messieurs, etc…
C’est parfois ce type d’attitude « vendeuse » qui a manqué à Sophie M., par ailleurs très gentille et serviable (merci pour la vaisselle !). Je n’irai pas, comme l’ultraviolente « Blanchardisation », la classer définitivement dans la catégorie « des gens que je considère comme inutiles » ! Quoique… Son copain (à Sophie, suivez !), prénommé Mathieu* lui aussi (décidément), avait la fougue de ses jeunes années. Avec tout juste deux décennies au compteur, il a tenu quelques propos illogiques (« La moto est bien plus physique que l’escalade ») que son jeune âge nous a aidés à pardonner avec la condescendance, de nos yeux d’adultes. Il est vrai que ses déclarations tonitruantes étaient difficilement défendables, lui, le motard au physique de crevette, comparé à celui d’un grimpeur de bloc pur jus, le Foué*. L’une de ses interventions les plus marrantes a eu lieu au « Randonneur », où nous avions nos habitudes. Il s’agit d’une petite pizzeria Corse ayant pignon sur rue à Zonza*, avec un patron costaud et impressionnant, roulant soit dit en passant dans une magnifique Audi RS4. L’ami Mathieu*, originaire de la bourgeoise ville de Senlis, s’en est allé demander un « café gourmand ». Devant l’incompréhension de la serveuse (Anglaise !), il a éclairci son propos en parlant d’un « café assorti de petites mignardises ». Tronche ahurie de la demoiselle, encore plus perdue ! On avait du mal à ne pas éclater de rire !
S comme Stagiaire
CENSURE PAR LE CSA (Comité de Sauvegarde des Apports en euros)
S comme Surnoms
Nous nous en sommes affublés. Rien de surprenant, je m’en suis déjà, vous le savez, attribué plus d’une dizaine au cours de ma vie. « Le Véra de la Castagniccia » a cette fois été choisi pour moi, par Foué*. Quant Mat a demandé pourquoi un véra, Foué* a été tranchant :
« Ben si, Romain c’est quand même un gros porc ! »
J’ai été touché. La sagesse, le calme, le rôle de « juge de paix » plaisant bien à l’armoire à glace Chartrousine, il se vit coller l’étiquette de « Vache placide de Bavella ». Quant au bambin binoclard, légende vivante du dortoir filles des résidences universitaires, son habileté, sa soif d’indépendance, son aisance firent de lui « le Cabri de l’Alta Rocca ».
Le « cabri de l’Alta Rocca » prend son envol devant un parterre (ou un par-mer ?) de clients ébahis !
La « vache placide de Bavella » n’est jamais à court de bons mots. Et toujours cette largeur d’épaules unique sur le continent Eurasien…
S comme Sniper
Des clients, nous en avons vu des centaines. Le plus original, en ce qui me concerne, était un jeune ancien combattant, euh à moins que ce ne soit un ancien jeune combattant ? A 24 ans, il était « sniper » dans l’armée, tireur de précision. Il pouvait dégommer à +800m ! Il manquait un doigt à ce garçon, arraché par une balle de paysan en Côte d’Ivoire. Il avait également été victime d’une balle dans la tête. Un type simple, discret sympa, ayant aussi bourlingué au Kossovo et dans d’autres contrées dangereuses, mais qui avait malgré tout un peu peur en rappel* ! Peut-être avais-je eu tort de lui affirmer qu’il ne risquait rien, une situation nouvelle pour lui…
Autre personnage haut en couleur, Valery. Un type du Sud, vendant des hélicoptères ! Pas banal ! Ses gosses étaient sportifs et sympas, j’ai bien accroché avec cette petite famille qui a fait plusieurs canyons en notre compagnie.
Je me souviens également de deux beaux mâles, la trentaine bien entamée, propres sur eux, bronzés, poilus, le cheveu coupé et coiffé, la belle Audi A3. Convaincu qu’ils vivaient ensemble, j’ai ai eu la confirMation quand, à la fin de la journée, ils m’ont dit : « tu sais, on a du mal à avoir des enfants ! » en éclatant de rire. Ils étaient beaux et vraiment sympas. Ca vaut parfois mieux qu’une troupeau de gonzesse au physique répugnant. Un excellent souvenir que ce couple pas comme les autres.
Bon souvenir de Gilles et Hélène, un ex gendarme et une motarde, la cinquantaine tous les deux. Sympas, sportifs, et ouverts. De quoi vous faire aimer les képis, un comble ! Il fallait rien que pour cela les mentionner.
Enfin, et sans bien sûr être exhaustif, je tiens à mentionner le trio Jérôme, Angélique, et Isabelle. Sympas ces trois là. Jérôme a été l’auteur d’une remarque mythique à l’attention d’un touriste qui me demandait, comme tant d’autres avant lui, si « ça saute là ? ». Comme d’habitude, ne voulant prendre aucune responsabilité vis à vis de gens qui ne sont pas de mon groupe, j’ai esquivé la remarque, ignorant mon interlocuteur. Ca peut paraître un peu rustre, mais je ne veux pas d’emmerdes. Il réitère alors sa demande auprès d’un de mes clients :
« Ca saute dans la cascade là ? Vous avez sauté vous ? »
- Non, on a regardé la cascade et on s’est branlé !
Je regarde, médusé, Jérôme, hilare, fier de sa connerie. Ca m’a plu, vous vous en serez douté ! Le touriste n’a pas demandé son reste et s’est barré sans crier gare…
T comme Téléphone
Trempé. Bidon étanche de merde. Ou inattention de merde, j’ai du mal à choisir. Le résultat est le même ! Je démonte mon téléphone portable, indispensable élément de sécurité, range la batterie, mets ma carte SIM à l’abri, et pose la coque sur le muret de Corsica Madness*, pour qu’elle sèche. Mon écran est criblé de gouttes, de l’intérieur ! Quel bel objet ! Qui pourrait avoir envie de ça ? Un crève la faim a pourtant profité d’un moment d’inattention de Jérôme* pour me voler cette partie de mon Siemens à 1€ vieux de deux ans… et qui ne marchait même plus ! A la limite je m’en serais foutu, si ce n’est que ce minable larcin m’a empêché d’avoir accès à mes messages. Un, en particulier, m’aurait intéressé : Sophie Di Sante, l’amie de Nico, basée à Ponte Leccia, avait vu que ma course avait été avancée d’un jour, et me le disait sur répondeur. Ma grande déception de l’été aurait été évitée…
Connaissance de Mat Blanchard et du Foué* Chopard, cette grenobloise est venue en renfort pour s’occuper du secrétariat de « l’association », et ce dès la fin juillet. Sympa et mignonnette au premier abord, j’ai eu la délicatesse de l’accueillir, malade comme un chien en vomissant bruyamment à quelques décimètres de son duvet . Pourtant, en gentleman, j’ai eu l’obligeance de déposer ma tarte aux herbes à peine attaquée par les sucs gastriques dans la cuvette. Grand seigneur. Au fil des jours cependant, la miss a montré quelques limites. Sa présentation des canyons, véritable institution, était aussi invariable qu’une règle de grammaire :
« Entrez, il y a des photos. Sur votre droite, le canyon de la Purcaraccia, un canyon très ludique, avec des toboggans et deux grands rappels* », débitait elle sur un ton monocorde.
- Sur votre gauche, la Vacca*, un canyon essentiellement de sauts.
- Mais certaines personnes intelligentes le font aussi !
s’exclamait un Foué* soudainement apparu à la devanture du local. Les clients s’esclaffent. Sophie pas.
- Elle n’a pas encore saisi ma blague !
renchérissait la « machine à anecdotes* », sourire aux lèvres, les épaules situées à 80cm de part et d’autre de son cou. Et le voilà de rebondir dans une description « adaptée » des possibilités des canyons proposés, vantant en priorité les mérites de celui pour lequel il restait de la place le lendemain, usant de son charme pour séduire les dames, de son humour pour inscrire les messieurs, etc…
C’est parfois ce type d’attitude « vendeuse » qui a manqué à Sophie M., par ailleurs très gentille et serviable (merci pour la vaisselle !). Je n’irai pas, comme l’ultraviolente « Blanchardisation », la classer définitivement dans la catégorie « des gens que je considère comme inutiles » ! Quoique… Son copain (à Sophie, suivez !), prénommé Mathieu* lui aussi (décidément), avait la fougue de ses jeunes années. Avec tout juste deux décennies au compteur, il a tenu quelques propos illogiques (« La moto est bien plus physique que l’escalade ») que son jeune âge nous a aidés à pardonner avec la condescendance, de nos yeux d’adultes. Il est vrai que ses déclarations tonitruantes étaient difficilement défendables, lui, le motard au physique de crevette, comparé à celui d’un grimpeur de bloc pur jus, le Foué*. L’une de ses interventions les plus marrantes a eu lieu au « Randonneur », où nous avions nos habitudes. Il s’agit d’une petite pizzeria Corse ayant pignon sur rue à Zonza*, avec un patron costaud et impressionnant, roulant soit dit en passant dans une magnifique Audi RS4. L’ami Mathieu*, originaire de la bourgeoise ville de Senlis, s’en est allé demander un « café gourmand ». Devant l’incompréhension de la serveuse (Anglaise !), il a éclairci son propos en parlant d’un « café assorti de petites mignardises ». Tronche ahurie de la demoiselle, encore plus perdue ! On avait du mal à ne pas éclater de rire !
S comme Stagiaire
CENSURE PAR LE CSA (Comité de Sauvegarde des Apports en euros)
S comme Surnoms
Nous nous en sommes affublés. Rien de surprenant, je m’en suis déjà, vous le savez, attribué plus d’une dizaine au cours de ma vie. « Le Véra de la Castagniccia » a cette fois été choisi pour moi, par Foué*. Quant Mat a demandé pourquoi un véra, Foué* a été tranchant :
« Ben si, Romain c’est quand même un gros porc ! »
J’ai été touché. La sagesse, le calme, le rôle de « juge de paix » plaisant bien à l’armoire à glace Chartrousine, il se vit coller l’étiquette de « Vache placide de Bavella ». Quant au bambin binoclard, légende vivante du dortoir filles des résidences universitaires, son habileté, sa soif d’indépendance, son aisance firent de lui « le Cabri de l’Alta Rocca ».
Le « cabri de l’Alta Rocca » prend son envol devant un parterre (ou un par-mer ?) de clients ébahis !
La « vache placide de Bavella » n’est jamais à court de bons mots. Et toujours cette largeur d’épaules unique sur le continent Eurasien…
S comme Sniper
Des clients, nous en avons vu des centaines. Le plus original, en ce qui me concerne, était un jeune ancien combattant, euh à moins que ce ne soit un ancien jeune combattant ? A 24 ans, il était « sniper » dans l’armée, tireur de précision. Il pouvait dégommer à +800m ! Il manquait un doigt à ce garçon, arraché par une balle de paysan en Côte d’Ivoire. Il avait également été victime d’une balle dans la tête. Un type simple, discret sympa, ayant aussi bourlingué au Kossovo et dans d’autres contrées dangereuses, mais qui avait malgré tout un peu peur en rappel* ! Peut-être avais-je eu tort de lui affirmer qu’il ne risquait rien, une situation nouvelle pour lui…
Autre personnage haut en couleur, Valery. Un type du Sud, vendant des hélicoptères ! Pas banal ! Ses gosses étaient sportifs et sympas, j’ai bien accroché avec cette petite famille qui a fait plusieurs canyons en notre compagnie.
Je me souviens également de deux beaux mâles, la trentaine bien entamée, propres sur eux, bronzés, poilus, le cheveu coupé et coiffé, la belle Audi A3. Convaincu qu’ils vivaient ensemble, j’ai ai eu la confirMation quand, à la fin de la journée, ils m’ont dit : « tu sais, on a du mal à avoir des enfants ! » en éclatant de rire. Ils étaient beaux et vraiment sympas. Ca vaut parfois mieux qu’une troupeau de gonzesse au physique répugnant. Un excellent souvenir que ce couple pas comme les autres.
Bon souvenir de Gilles et Hélène, un ex gendarme et une motarde, la cinquantaine tous les deux. Sympas, sportifs, et ouverts. De quoi vous faire aimer les képis, un comble ! Il fallait rien que pour cela les mentionner.
Enfin, et sans bien sûr être exhaustif, je tiens à mentionner le trio Jérôme, Angélique, et Isabelle. Sympas ces trois là. Jérôme a été l’auteur d’une remarque mythique à l’attention d’un touriste qui me demandait, comme tant d’autres avant lui, si « ça saute là ? ». Comme d’habitude, ne voulant prendre aucune responsabilité vis à vis de gens qui ne sont pas de mon groupe, j’ai esquivé la remarque, ignorant mon interlocuteur. Ca peut paraître un peu rustre, mais je ne veux pas d’emmerdes. Il réitère alors sa demande auprès d’un de mes clients :
« Ca saute dans la cascade là ? Vous avez sauté vous ? »
- Non, on a regardé la cascade et on s’est branlé !
Je regarde, médusé, Jérôme, hilare, fier de sa connerie. Ca m’a plu, vous vous en serez douté ! Le touriste n’a pas demandé son reste et s’est barré sans crier gare…
T comme Téléphone
Trempé. Bidon étanche de merde. Ou inattention de merde, j’ai du mal à choisir. Le résultat est le même ! Je démonte mon téléphone portable, indispensable élément de sécurité, range la batterie, mets ma carte SIM à l’abri, et pose la coque sur le muret de Corsica Madness*, pour qu’elle sèche. Mon écran est criblé de gouttes, de l’intérieur ! Quel bel objet ! Qui pourrait avoir envie de ça ? Un crève la faim a pourtant profité d’un moment d’inattention de Jérôme* pour me voler cette partie de mon Siemens à 1€ vieux de deux ans… et qui ne marchait même plus ! A la limite je m’en serais foutu, si ce n’est que ce minable larcin m’a empêché d’avoir accès à mes messages. Un, en particulier, m’aurait intéressé : Sophie Di Sante, l’amie de Nico, basée à Ponte Leccia, avait vu que ma course avait été avancée d’un jour, et me le disait sur répondeur. Ma grande déception de l’été aurait été évitée…
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