U comme U mo paese
J’y tiens à mon village. Mes racines sont là, mes plus beaux souvenirs d’enfance aussi. Pour lui, pour ma grand-mère, pour Elsa, je suis encore capable de faire des « folies » comme à 20 piges. La fête de l’église, rassemblement incontournable ces dernières années, a été le théâtre d’une de ces « conneries » qui défoncent la santé, mais qu’on referait pareil si c’était à refaire. Le 11 août, après avoir encadré en canyon toute la journée, j’ai ramené les clients à Zonza, rangé le matos avec eux, m’excusant de ne pas aller boire un coup (une fois n’est pas coutume).
En voituuuure ! C’est un combat de rue toutes options, dépassements 4 étoiles (euh, 4 points plutôt) sur la descente de Bavella, franchissement du mur du son à Vix, traversée « sportive » de Ghisonaccia, remontée à bloc au village par Chiatra. Je regrette que ma mère n’ait pas été dans l’auto, elle aurait apprécié ces… 115km de routes Corses. Ceux qui les connaissent savent qu’il vaut parfois mieux faire le triple sur autoroute ! Douche, petit « en cas » avec Tonia, et ensuite, fête sur la place. Enfin attablés, on mange, on trinque, on discute, on rigole. C’est une des rares occasions de voir l’ensemble de la population établie et des estivants réunie. Ne la ratons pas. La plupart des anciens sont là, plus ou moins en forme. Je prends quelques clichés, pas folichons aujourd’hui mais qui prendront une autre perspective quand ces mémoires vivantes des temps passés se seront éteintes…
Je me couche vers une heure du matin, sans excès. A six heures et quart, après un bref petit déjeuner, je reprends la route, quittant un Petricaghju à peine endormi. A huit heures moins le quart, au terme d’un voyage à Mach 12, je gare la caisse fumante devant Corsica Madness*. Les premiers clients vont arriver, je suis déjà épuisé. Il faut pourtant partir en montagne et gérer une nouvelle journée de travail… Finalement, être logé à Zonza, ce n’est pas si mal !
Petricaghju, havre de paix.
V comme Vacca
Un magnifique canyon encaissé, aux biefs magnifiques et aux sauts amusants. Un saut de 24m que le destin m’a empêché de faire le jour de mon départ. Aurais-je sauté ? Peut-être pas. Si oui, m’en serais-je tiré indemne ? Peut-être pas non plus… Ca me fera un bel objectif pour 2007 !
V comme Vomir
Boire l’eau des rivières, faire fondre de la neige pour s’hydrater, ce n’est pas la première fois que je le fais. Ca fait des années que donne priorité à ma soif du moment par rapport à d’éventuels problèmes gastriques inhérents à cette prise de risques. Mon opinion va peut-être changer. Rappel des faits : Romain perd sa bouteille en canyon, celle de Mathieu* se vide malencontreusement. Mat fait le plein d’eau de la Purcaraccia et donne à boire au Lansb, avant d’engloutir le reste de la flotte maudite.
Quelques heures après, Mat est malade comme un chien. Il a même appelé le 112 pour obtenir le numéro du médecin de garde, car nous n’étions pas présents dans la chambre ! La nuit venue, Foué* parti en repos avec ses parents, je profite du grand lit. Ainsi, pensais-je, je ne risque pas d’être malade à mon tour et de compromettre mes chances dans la course du San Petrone. Je n’aurais pas besoin de ça …. Mat dort dans l’autre chambre. Je suis réveillé en pleine nuit par un bruit de gargouillement atroce. Quelqu’un agonise. Je me frotte les yeux, m’appuie sur les coudes dans le lit. Mathieu* vient de vomir* sur la moquette de sa chambre. Dans l’obscurité, je vois le malheureux bondir vers les toilettes, dans un élan désespéré. Trop tard. Arrivé au pied de mon lit, il s’arrête net, casse le buste en deux, tête entre les jambes. Bloooah ! Il vient de récidiver. Mat finit sa course dans la salle de bain, pour s’essuyer le visage, et passera un long moment assis sur le carrelage, déconfit. Les malheurs du haut-savoyard ne s’arrêtèrent pas là : le lendemain, entre diarrhée et vomissements, il est totalement déshydraté et en hypoglycémie. Lors d’un court passage au Zampo entre deux accès de fièvre, pour prendre l’air (à 20 mètres de la maison), il s’effondrera, faisant souffler un vent de panique dans l’artère principale du village quand les pompiers interviendront !
Ces péripéties vaudront à Mat, le temps de quelques heures, le surnom* de « Vomito ». J’aurais mieux fait de ne pas me moquer. Les effets de la Purcaraccia ont mis 48h pour me démonter la tronche, mais j’y ai eu droit aussi. De retour du village où je me remettais de ma course manquée, le dimanche soir, j’ai la sensation inédite d’avoir envie de vomir* en conduisant. Bizarre, ça ne m’étais jamais arrivé. Je débarque à Zonza* à 23h30 et ne demande pas mon reste : au dodo ! Il va me falloir des forces car je suis revenu exprès pour palier à la maladie de Mat. Deux heures plus tard, j’ai une boule de métal dans le bide : que ça fait mal ! Je me tords de douleur dans mon duvet, et demande à Mat des médocs. Rien n’y fera : une heure après, je fonce aux toilettes et rends l’intégralité de la tarte aux herbes de ma grand-mère, secoué par plusieurs spasmes violents. Sophie*, que mes compères viennent de récupérer à l’aéroport d’Ajaccio, et qui dort par terre, est ravie de cet accueil princier. Je passe une grosse demi heure avachi sur la cuvette, ne sachant pas quelle sortie choisira le liquide indésirable pour s’échapper de mon corps tremblottant…
Le lendemain, je suis complètement épuisé, d’une faiblesse… « Blanchardesque ». Alité jusqu’en fin de journée, alternant poussées de fièvre et chiasse mexicaine, c’est finalement… Mathieu* qui prendra mon groupe en charge et me remplacera ! Je lui avais rendu un service identique samedi…Un partout, la balle au centre. Mais c’est terminé : on ne nous reprendra plus à ingérer la flotte de ces rivières ! Le bruit courait, à Bavella, qu’un cadavre de mouflon avait été vu en amont du canyon… probablement une victime des crûes orageuses des jours précédents… L’orage* venait, indirectement, de faire deux victimes de plus.
Z comme Zonza
Le village clé de l’Alta Rocca. Au pied des aiguilles, ce village très touristique sait garder une âme. Il a de la gueule, il est situé dans une des plus belles forêts Corses, l’Ospedale. J’ai aimé mon séjour là bas. Ce n’est pas le même attachement qu’à mes racines familiales de Castagniccia, mais j’ai envie d’y retourner. La saison « touristique » y est acceptable, même agréable, ce n’est pas Saint Tropez, ni même Porto Vecchio. Et il y a tant à grimper…
J’y tiens à mon village. Mes racines sont là, mes plus beaux souvenirs d’enfance aussi. Pour lui, pour ma grand-mère, pour Elsa, je suis encore capable de faire des « folies » comme à 20 piges. La fête de l’église, rassemblement incontournable ces dernières années, a été le théâtre d’une de ces « conneries » qui défoncent la santé, mais qu’on referait pareil si c’était à refaire. Le 11 août, après avoir encadré en canyon toute la journée, j’ai ramené les clients à Zonza, rangé le matos avec eux, m’excusant de ne pas aller boire un coup (une fois n’est pas coutume).
En voituuuure ! C’est un combat de rue toutes options, dépassements 4 étoiles (euh, 4 points plutôt) sur la descente de Bavella, franchissement du mur du son à Vix, traversée « sportive » de Ghisonaccia, remontée à bloc au village par Chiatra. Je regrette que ma mère n’ait pas été dans l’auto, elle aurait apprécié ces… 115km de routes Corses. Ceux qui les connaissent savent qu’il vaut parfois mieux faire le triple sur autoroute ! Douche, petit « en cas » avec Tonia, et ensuite, fête sur la place. Enfin attablés, on mange, on trinque, on discute, on rigole. C’est une des rares occasions de voir l’ensemble de la population établie et des estivants réunie. Ne la ratons pas. La plupart des anciens sont là, plus ou moins en forme. Je prends quelques clichés, pas folichons aujourd’hui mais qui prendront une autre perspective quand ces mémoires vivantes des temps passés se seront éteintes…
Je me couche vers une heure du matin, sans excès. A six heures et quart, après un bref petit déjeuner, je reprends la route, quittant un Petricaghju à peine endormi. A huit heures moins le quart, au terme d’un voyage à Mach 12, je gare la caisse fumante devant Corsica Madness*. Les premiers clients vont arriver, je suis déjà épuisé. Il faut pourtant partir en montagne et gérer une nouvelle journée de travail… Finalement, être logé à Zonza, ce n’est pas si mal !
Petricaghju, havre de paix.
V comme Vacca
Un magnifique canyon encaissé, aux biefs magnifiques et aux sauts amusants. Un saut de 24m que le destin m’a empêché de faire le jour de mon départ. Aurais-je sauté ? Peut-être pas. Si oui, m’en serais-je tiré indemne ? Peut-être pas non plus… Ca me fera un bel objectif pour 2007 !
V comme Vomir
Boire l’eau des rivières, faire fondre de la neige pour s’hydrater, ce n’est pas la première fois que je le fais. Ca fait des années que donne priorité à ma soif du moment par rapport à d’éventuels problèmes gastriques inhérents à cette prise de risques. Mon opinion va peut-être changer. Rappel des faits : Romain perd sa bouteille en canyon, celle de Mathieu* se vide malencontreusement. Mat fait le plein d’eau de la Purcaraccia et donne à boire au Lansb, avant d’engloutir le reste de la flotte maudite.
Quelques heures après, Mat est malade comme un chien. Il a même appelé le 112 pour obtenir le numéro du médecin de garde, car nous n’étions pas présents dans la chambre ! La nuit venue, Foué* parti en repos avec ses parents, je profite du grand lit. Ainsi, pensais-je, je ne risque pas d’être malade à mon tour et de compromettre mes chances dans la course du San Petrone. Je n’aurais pas besoin de ça …. Mat dort dans l’autre chambre. Je suis réveillé en pleine nuit par un bruit de gargouillement atroce. Quelqu’un agonise. Je me frotte les yeux, m’appuie sur les coudes dans le lit. Mathieu* vient de vomir* sur la moquette de sa chambre. Dans l’obscurité, je vois le malheureux bondir vers les toilettes, dans un élan désespéré. Trop tard. Arrivé au pied de mon lit, il s’arrête net, casse le buste en deux, tête entre les jambes. Bloooah ! Il vient de récidiver. Mat finit sa course dans la salle de bain, pour s’essuyer le visage, et passera un long moment assis sur le carrelage, déconfit. Les malheurs du haut-savoyard ne s’arrêtèrent pas là : le lendemain, entre diarrhée et vomissements, il est totalement déshydraté et en hypoglycémie. Lors d’un court passage au Zampo entre deux accès de fièvre, pour prendre l’air (à 20 mètres de la maison), il s’effondrera, faisant souffler un vent de panique dans l’artère principale du village quand les pompiers interviendront !
Ces péripéties vaudront à Mat, le temps de quelques heures, le surnom* de « Vomito ». J’aurais mieux fait de ne pas me moquer. Les effets de la Purcaraccia ont mis 48h pour me démonter la tronche, mais j’y ai eu droit aussi. De retour du village où je me remettais de ma course manquée, le dimanche soir, j’ai la sensation inédite d’avoir envie de vomir* en conduisant. Bizarre, ça ne m’étais jamais arrivé. Je débarque à Zonza* à 23h30 et ne demande pas mon reste : au dodo ! Il va me falloir des forces car je suis revenu exprès pour palier à la maladie de Mat. Deux heures plus tard, j’ai une boule de métal dans le bide : que ça fait mal ! Je me tords de douleur dans mon duvet, et demande à Mat des médocs. Rien n’y fera : une heure après, je fonce aux toilettes et rends l’intégralité de la tarte aux herbes de ma grand-mère, secoué par plusieurs spasmes violents. Sophie*, que mes compères viennent de récupérer à l’aéroport d’Ajaccio, et qui dort par terre, est ravie de cet accueil princier. Je passe une grosse demi heure avachi sur la cuvette, ne sachant pas quelle sortie choisira le liquide indésirable pour s’échapper de mon corps tremblottant…
Le lendemain, je suis complètement épuisé, d’une faiblesse… « Blanchardesque ». Alité jusqu’en fin de journée, alternant poussées de fièvre et chiasse mexicaine, c’est finalement… Mathieu* qui prendra mon groupe en charge et me remplacera ! Je lui avais rendu un service identique samedi…Un partout, la balle au centre. Mais c’est terminé : on ne nous reprendra plus à ingérer la flotte de ces rivières ! Le bruit courait, à Bavella, qu’un cadavre de mouflon avait été vu en amont du canyon… probablement une victime des crûes orageuses des jours précédents… L’orage* venait, indirectement, de faire deux victimes de plus.
Z comme Zonza
Le village clé de l’Alta Rocca. Au pied des aiguilles, ce village très touristique sait garder une âme. Il a de la gueule, il est situé dans une des plus belles forêts Corses, l’Ospedale. J’ai aimé mon séjour là bas. Ce n’est pas le même attachement qu’à mes racines familiales de Castagniccia, mais j’ai envie d’y retourner. La saison « touristique » y est acceptable, même agréable, ce n’est pas Saint Tropez, ni même Porto Vecchio. Et il y a tant à grimper…
5 commentaires:
merci pour ce très bon CMI !
C'était vraiment très intéressant !!!
C'est bon les autres, réveillez vous, la séance est terminée... Bon on va pouvoir piocher maintenant dans le catalogue "Conneries automne/hiver 2006-2007", et il y aura matière !
bravo pour toute cette créativité. il faut juste inventer un nouvel alphabet et rajouter des lettres.
keskon valire sinon ???
Merci pour ces encouragements ! Ne t'inquiète pas pour la suite, "tant qu'il y a de la vie il y a de la connerie" !
Soit sympa, rajoute nous des lettres.
Mais si c'est facile :
@ comme "@ttention à l'orage"
$ comme "faire du $kate dans la Purca :
http://www.easysharing.fr/view.php?
image=236722_17112006_Purcaraccia05.jpg
ou plus interessant :
$ comme "faire du $exe avec une cliente" ;-)
Enregistrer un commentaire