R comme Rater sa vie
Par une belle journée, j’arrive de canyon avec des clients, dans un Zonza* bouillonnant de vie. Les tables des cafés sont pleines à craquer, des touristes dégustent des coupes de glaces géantes, certains jeunes Corses se « montrent », cheveux gominés, lunettes sur le nez et gros cubes rutilants garées à proximité (un tel manque de discrétion me répugne !). Les gens déambulent nombreux dans la rue principale, s’offrant des produits locaux, feuilletant livres, choisissant quelques cartes postales. Notre devanture ne désemplit pas, les canyoneurs du jour, ravis, rangent leurs sacs non sans fierté devant des badauds qui, devenus curieux, s’intéressent, pénètrent dans le local, posent des questions, matent les photos. Mat, qui était déjà rentré de la Vacca*, venait d’achever de suspendre ses combinaisons et plaisantait avec ses clients. Une fin de journée idéale, quand on a bien travaillé. Jovial après une belle sortie, j’entre en trombe dans Corsica Madness* et interpelle une mère de famille, juge d’instruction de son état :
« Alors, ça vous a plu ? Il a été gentil Mathieu* ? »
- Oui, très bien, c’était super !
- Vous avez bien fait d’aller avec lui alors. Si vous avez trouvé ça super avec lui, avec moi vous auriez trouvé ça génial, vous seriez immédiatement tombée amoureuse de moi, vous vous seriez rendu compte que vous avez raté votre vie !
J’ai adoré cette connerie sur le coup. Je l’ai vite regrettée : la dame a mis fin à ses jours le lendemain** ...
R comme Rappels
Un matin au local. Mon groupe est là tôt, je suis prêt à décoller, il n’est pas 8h30. Me voici donc, une fois n’est pas coutume de bon matin, de fort bonne humeur. Je constate à regrets que c’est Mat qui a récupéré les deux buenasses qu’on avait inscrites la veille. Lucky boy. C’est lorsque l’une d’elle déclare avoir peur en rappels et avoir déjà pleuré à l’occasion d’un tel exercice que je me suis finalement dit que j’étais très bien avec mon groupe de mâles. Mat lui, commençait sans doute à se rendre compte qu’il allait passer une rude journée en fin de compte. Soudainement inspiré, je pris la parole, singeant comme à mon habitude lors d’un briefing (ou de consignes*) mon Maître absolu, le « Camelback à pisse », l’illustre Apremontois Manu Tessanne. Je dis à la jeune fille, du ton le plus dogmatique possible :
« C’est très simple. Si tu as peur en rappel*, voici ce qu’il faut faire : tu colles tes lèvres sur celles du moniteur, et tu aspires très fort : tu seras collée à lui et donc en sécurité. C’est bien clair ? »
Parti dans un grand éclat de rire, le Mat, pourtant si prompt à dire des horreurs en privé, ne savait plus où se mettre. Je quittai les lieux rapidement avec mon groupe, ayant hâte de retrouver mon collègue soir pour savoir s’il avait mis à profit cette connerie pour se rapprocher de sa belle cliente…
Un moment fort du canyon : les rappels. Du plaisir pour certains, du gros stress pour d’autres…
R comme Ravis
On serait tenté d’en douter, à la lecture des péripéties et gueulantes parfois poussées. Eh bien sachez que tous les clients que j’ai eu entre les mains ont été ravis. Il en a été de même pour mes deux acolytes, à l’exception d’une journée d’orage* mémorable où les clients étaient déjà bien contents de rentrer en vie, lors d’un repli magistralement orchestré par mes amis titulaires (je ne suis qu’un humble « stagos »). Presque toujours, nous avons bu un coup, mangé une glace, une crêpe, ou un panini ensemble, après l’effort. Mes clients m’ont toujours invité, et dans les rares cas où ils m’oubliaient, Caro ou Béa* m’offraient la conso. Une entente en bonne intelligence. Parfois, plus rarement, il est arrivé de toucher des pourboires. Le grand père de deux jeunes filles m’a un jour donné 10€, c’est mon record personnel. François a été quant à lui gratifié d’un bifton de 20€, offert par un couple Croate. Cocasse non ?
** Ceci est bien évidemment faux ! La dame se porte comme un charme !
Par une belle journée, j’arrive de canyon avec des clients, dans un Zonza* bouillonnant de vie. Les tables des cafés sont pleines à craquer, des touristes dégustent des coupes de glaces géantes, certains jeunes Corses se « montrent », cheveux gominés, lunettes sur le nez et gros cubes rutilants garées à proximité (un tel manque de discrétion me répugne !). Les gens déambulent nombreux dans la rue principale, s’offrant des produits locaux, feuilletant livres, choisissant quelques cartes postales. Notre devanture ne désemplit pas, les canyoneurs du jour, ravis, rangent leurs sacs non sans fierté devant des badauds qui, devenus curieux, s’intéressent, pénètrent dans le local, posent des questions, matent les photos. Mat, qui était déjà rentré de la Vacca*, venait d’achever de suspendre ses combinaisons et plaisantait avec ses clients. Une fin de journée idéale, quand on a bien travaillé. Jovial après une belle sortie, j’entre en trombe dans Corsica Madness* et interpelle une mère de famille, juge d’instruction de son état :
« Alors, ça vous a plu ? Il a été gentil Mathieu* ? »
- Oui, très bien, c’était super !
- Vous avez bien fait d’aller avec lui alors. Si vous avez trouvé ça super avec lui, avec moi vous auriez trouvé ça génial, vous seriez immédiatement tombée amoureuse de moi, vous vous seriez rendu compte que vous avez raté votre vie !
J’ai adoré cette connerie sur le coup. Je l’ai vite regrettée : la dame a mis fin à ses jours le lendemain** ...
R comme Rappels
Un matin au local. Mon groupe est là tôt, je suis prêt à décoller, il n’est pas 8h30. Me voici donc, une fois n’est pas coutume de bon matin, de fort bonne humeur. Je constate à regrets que c’est Mat qui a récupéré les deux buenasses qu’on avait inscrites la veille. Lucky boy. C’est lorsque l’une d’elle déclare avoir peur en rappels et avoir déjà pleuré à l’occasion d’un tel exercice que je me suis finalement dit que j’étais très bien avec mon groupe de mâles. Mat lui, commençait sans doute à se rendre compte qu’il allait passer une rude journée en fin de compte. Soudainement inspiré, je pris la parole, singeant comme à mon habitude lors d’un briefing (ou de consignes*) mon Maître absolu, le « Camelback à pisse », l’illustre Apremontois Manu Tessanne. Je dis à la jeune fille, du ton le plus dogmatique possible :
« C’est très simple. Si tu as peur en rappel*, voici ce qu’il faut faire : tu colles tes lèvres sur celles du moniteur, et tu aspires très fort : tu seras collée à lui et donc en sécurité. C’est bien clair ? »
Parti dans un grand éclat de rire, le Mat, pourtant si prompt à dire des horreurs en privé, ne savait plus où se mettre. Je quittai les lieux rapidement avec mon groupe, ayant hâte de retrouver mon collègue soir pour savoir s’il avait mis à profit cette connerie pour se rapprocher de sa belle cliente…
Un moment fort du canyon : les rappels. Du plaisir pour certains, du gros stress pour d’autres…
R comme Ravis
On serait tenté d’en douter, à la lecture des péripéties et gueulantes parfois poussées. Eh bien sachez que tous les clients que j’ai eu entre les mains ont été ravis. Il en a été de même pour mes deux acolytes, à l’exception d’une journée d’orage* mémorable où les clients étaient déjà bien contents de rentrer en vie, lors d’un repli magistralement orchestré par mes amis titulaires (je ne suis qu’un humble « stagos »). Presque toujours, nous avons bu un coup, mangé une glace, une crêpe, ou un panini ensemble, après l’effort. Mes clients m’ont toujours invité, et dans les rares cas où ils m’oubliaient, Caro ou Béa* m’offraient la conso. Une entente en bonne intelligence. Parfois, plus rarement, il est arrivé de toucher des pourboires. Le grand père de deux jeunes filles m’a un jour donné 10€, c’est mon record personnel. François a été quant à lui gratifié d’un bifton de 20€, offert par un couple Croate. Cocasse non ?
** Ceci est bien évidemment faux ! La dame se porte comme un charme !
3 commentaires:
On me demandait dans les commentaires du post précédent des news du B. R comme... roulant ! Le B est en effet depuis cette semaine installé dans un fauteuil roulant, ce qui lui offre des possibilités socialisantes totales au CMC: cafet, balade dans les couloirs, bref, un bon progrès. De plus, de muscu en rééducation, il est assez occupé et du coup, son moral est très bon. Son numéro de phone n'a pas changé mais il bénéficie, depuis son retour sur le plateau, d'une chambre seule. Luxe, calme, et volupté donc pour notre géant Voreppin !
Petite précision pour "R comme Rater sa vie". Le document original précisait que la dame n'avait pas mis fin à ses jours, que c'était une boutade déstinée à augmenter les sensations lectorales (un peu artificiellement je l'avoue). L'article est corrigé, et je rassures les amis des animaux et des femmes: celle dont il est question ici n'a évidemment pas mis fin à ses jours pour le L...
Merci d'avoir donné des nouvelles du B. Bonne rééducation à lui.
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