samedi 21 octobre 2006

LPCMI 2006: C et D comme...

C comme Consignes

Du briefing général aux consignes spécifiques à chaque obstacle, le discours était bien réglé. Du mythique « Vous avez tous, sans exception, des chaussures de merde » au « Attention… ça glisse ! » que les clients reprenaient en cœur en passant par le sobre et classique « C’est beau… on avance !», nous avons pu constater qu’en moyenne, un client sur deux ne prête pas attention aux instructions même les plus élémentaires.

Je me souviens d’un médecin au premier saut de la Vacca* :

« C’est très simple : tu te concentres uniquement sur l’appel, à un pied. Tu pousses sur un pied, pas à pieds joints. Tu es dynamique, tu me fais un saut volontaire, agressif »

- Ok, c’est bon, j’ai bien compris. J’y vais ?

- Quand tu veux…

Et le sympathique bonhomme de venir mourir au ras du bloc après un appel des plus mous, pris à pieds joints…


Votre serviteur donnant les fameuses consignes lors de l’enchaînement des 3 vasques suspendues au canyon de la Purcaraccia.

C comme Corsica Madness

CENSURE PAR LE CSA (Comité de Sauvegarde des Apports en euros)

C comme Craquage(s)

Ils furent nombreux, en privé ou avec des clients. La faute, il faut bien l’avouer, à un Mat Blanchard particulièrement en forme et à un Foué* égal à lui même ce qui veut tout dire. Entre les reprises en cœur et en public des plus grands tubes de Gainsbarre (« Je vais et je viens… » ou pire « Love on the beat »), les amabilités faites à nos mères respectives (CENSORED), la violence a atteint un niveau intolérable pour les gens sains d’esprit.

Heureusement, il y a bien longtemps que nous avons perdu le notre et sommes rodés à ce genre de connerie ; voir la pastille anale d’un Mat accroupi s’approcher dangereusement du visage désolé du Foué*, dérangé en pleine séance d’étirements dorsaux, fut un grand moment dont peu de gens seraient à même de comprendre le sens profond (et c’est tant mieux).

D comme Dégueulasse

Trois mecs qui vivent seuls, à force, forcément, ça devient crade. De plus, tout était prédisposé pour que les choses tournent au carnage : un grenier en guise de salle à manger, pas d’eau courante, trois types dont l’humour douteux a donné la nausée à plusieurs générations d’étudiants grenoblois, une abstinence forcée…

Je garde à l’esprit quelques clichés de notre vie commune : le grenier tout d’abord ; y passer le plus clair de son temps libre n’est pas chose commune dans une habitation « normale ». Amoureusement aménagé par notre « maman » adoptive, François, nous disposions, dans cet espace au plancher poussiéreux et situé directement sous la charpente tuilée, de deux « pièces ». La première comportait une cuisinière, un « micro-zonza », une table en bois assortie de quatre chaises ; le mobilier « Louis XV » de la seconde se composait d’une table basse et de deux vieux fauteuils, au milieu d’un bric à brac de vieilleries appartenant à Henri.

Comme je l’ai dit, l’eau courante n’était pas disponible, ce qui rendait les tâches les plus simples vite pénibles.. Vider son bol le matin, l’eau de cuisson des pâtes, ou faire un brin de vaisselle était donc impossible. Nous avions une bassine remplie d’un jus marronnâtre fait de liquides divers, servant de « tout à l’égout », et passant généralement une petite semaine avant d’être trimballée, pleine à ras bord d’une mixture putride, jusqu’aux toilettes de notre modeste logis pour être enfin vidée.

Autre moment fort de l’été, la dégustation de l’eau de la Purcaraccia, enrichie aux oligo-excréments. Cela mérite le détour, nous y reviendrons plus longuement**.

De façon quotidienne, les petits gestes, les banalités versaient aussi parfois dans le cradoc. Jugez plutôt : Un mince rideau de tissu séparait notre modeste salle de bains de la chambre royale du Foué*. Salle de bain comprenant évidemment le chiotte, exiguïté oblige. Il n’était pas rare, le matin, de se laver les dents à moins d’un mètre d’un collègue déféquant lourdement, lâchant par instants un petit râle de plaisir alors qu’un étron gigantesque et odorant venait de quitter la rade anale pour prendre le large… J’ai même souvenir, puisque vous semblez en vouloir encore, de mes collègues me demandant de faire couler l’eau du lavabo tant la diarrhée violente dont j’étais victime suite à l’ingestion d’eau de torrent** représentait non seulement une puanteur sans nom, mais aussi une nuisance sonore intolérable…

A suivre...

** Voir "V comme Vomir"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

LPCMI; c'est dément, dément, dément. Pétillant comme du champomy. Du grand Art!!! La quintessence de la prose Lansbienne...

le Lansb a dit…

Ravi de voir que ce retour à la grande littérature ravit mon lectorat ! Allez, je me casse à Chalain pour la fin du final du BE, mais je vous laisse deux lettres supplémentaires pour attendre mon retour mercredi !