dimanche 22 octobre 2006

LPCMI 2006: E et F comme...

E comme Echec

Le gros échec de l’été, celui qui me rendra presque malade, c’est l’acte manquée de la « Cullata di u San Petrone », mythique épreuve sur le culmen de la Castagniccia, chez moi. Un truc qui me tient un peu bêtement mais particulièrement à cœur depuis quelques années. 4ème en 2000 en étant le seul coureur à m’insérer dans un classement dominé par une huitaine de légionnaires affûtés venus de Calvi, j’ai remporté l’épreuve, un peu à la surprise générale, en 2004.

Amoureux de ce parcours taillé pour moi avec de la pente et peu de portions « roulantes », j’ai pour habitude d’y donner rendez-vous à mes amis du village, à ma famille, pour que cette souffrance soit un bonheur partagé. J’aime me battre et me faire péter le caisson sous les châtaigniers, j’aime être en forme, me sentir faire mal aux autres concurrents, j’aime le pierrier aride sous le sommet, en plein cagnard. J’aime enfin l’ambiance bon enfant qui règne dans l’aire d’arrivée, les « paghjelle » en fond sonore, les amis du canton venus se divertir, le folklore ambiant, les ateliers de la « Fiera », les animaux, les produits locaux, les beignets que je m’offre après l’effort. J’aime cette foire estivale qui se tient tous les ans le dernier week-end de juillet, au col de Pratu , un haut lieu de mon enfance.


Le L seul au sommet du San Petrone. Deux mois d’entraînement jetés à la poubelle…Même si Jipé pense que « s’entraîner à mort, et finalement, ne pas courir, c’est beau, c’est romantique », je n’ai toujours pas digéré cet accroc dans mes projets…

Battu l’an passé, j’avais toutefois descendu mon chrono de près de 2 minutes et terminé sur le podium. Le niveau était monté d’un cran, avec notamment la présence d’un vainqueur de « l’Interlacs », la course Corse de référence. A la lutte avec mes deux prédécesseurs à la montée, j’étais passé au sommet moins de 45’’ après le futur vainqueur, en 46’35. L’explication allait se poursuivre à la descente. Une chute à pleine vitesse m’avait définitivement empêché de défendre mon « titre ». Je m’étais promis, et je l’avais annoncé au micro après la course, de revenir plus fort en 2006. Et j’ai tenu parole. J’étais prêt. Dès la fin du mois de mai, à Grenoble, je m’entraîne, fais du foncier sur du plat : il s’agit de choper du rythme ! Avant de partir, je monte à la Bastille, un petit chrono pour voir : sans forcer à outre mesure, et surtout sans y croire, je m’approche à 8’’ de mon record. En Corse, je fais deux montées en une semaine au San Petrone, pour repérer. La première avec un sac à dos, la seconde à vide, et je fais le meilleur temps jamais réalisé à l’entraînement. En disposant d’une bonne marge. A Zonza*, après le travail en canyon, je pars courir dans la montagne. Au refuge des Paliri à Bavella, ou sur les sentiers de l’Alta Rocca, notamment ceux de Levie. 44’ au lieu des 3h annoncés pour le quidam, le tout en déroulant, sans jamais être trop mal : la foulée est ample, je prends du plaisir. Je repense aux dires du S quand nous parlions de cette activité ingrate. Je ressens le bien être qui était le sien quand, au top de sa forme, il courait quotidiennement à un rythme infernal, se sentant presque voler… En somme, je me fais une joie d’en découdre dimanche, sur mes terres.

Un changement de programme inédit depuis la création de l’épreuve (qui avait traditionnellement toujours lieu le dimanche du week-end « à cheval » entre juillet et août) et la disparition de mon téléphone* m’ont fait rater ce rendez-vous cher à mon cœur. J’aurais préféré courir et faire 10ème que d’être frustré comme cela. Au final, après la lecture des résultats dans le journal, je prends mon vélo, que je n’ai pas touché depuis un mois et, de rage, me lance dans un contre la montre « test » autour de chez moi : une côte de 5km que je parcours, montre en main depuis l’enfance. J’explose le record de plus de 25’’… un record qui datait de 2005, quelques jours après ma course. De quoi raviver mes regrets…

F comme Frayeur

Un grand moment rétrospectivement, mais une bonne décharge d’adrénaline sur le coup. Saut de 9m à la Vacca*. En charge d’un gros groupe, Mat et moi nous répartissons la besogne. Je gère les descentes sur corde, pendant qu’il s’occupe de faire sauter les plus audacieux. Je dispose, soit d’un rappel* classique dans la fissure dièdre évasée à droite du bloc, soit de l’option plus ludique du trou noir où il faut se glisser, avant de se faire mouliner dans l’obscurité et dans le vide pour atteindre l’eau de ce qu’il convient d’appeler une grotte. De là, les clients se délongent et regagnent la vasque extérieure en nageant, prenant bien garde de ne pas recevoir sur la tête un hurluberlu en plein vol.

Mathieu* fait donc sauter les plus dégourdis pour ce que nous appelons le « gros saut » du canyon. Il est évident que nous n’envoyons personne au 16m, encore moins au 24 ! Comme cela arrive toujours, Mat doit composer avec des gens plus ou moins à l’aise au niveau de la prise d’appel, qui s’avère cruciale. Une boule glissante qui pose problèmes aux sédentaires peu habitués aux activités motrices. Un de ses clients vient de se rater et de partir en glisse… En l’air, il a logiquement pivoté, et s’est écrasé plat dos dans la vasque. Souffle coupé, paniqué, il est secouru par les autres clients déjà en bas. Ils l’escortent jusqu’aux parois bordant ce magnifique bief. Mat gère la « crise » du haut du bloc, s’assurant que le malheureux ne souffre de rien de grave et hurlant des instructions aux « sauveteurs » improvisés : « Mettez le sur le dos, nagez avec lui, emmenez le ! ». De mon côté, j’ai longé un adulte légèrement grassouillet à ma corde de « va et vient » monté sur demi cabestan, et voilà mon gus qui s’engouffre, comme d’autres avant lui, dans le trou noir. Alors que les jambes et la moitié du tronc pendent déjà dans le vide de la grotte, il se coince le haut du bide et se met à hurler. Je le pousse doucement pour qu’il tombe dans le trou comme prévu, rien, il beugle de plus belle :

« Je suis coincé ! Aaaaaaaah ! ». Merde.

- Mat, tu peux venir deux secondes, j’ai besoin d’un petit coup de main…

dis-je d’une voix que je veux le plus calme possible. Son sauteur en herbe semble récupérer doucement, mais on pourrait croire que Mat a pris un coup de vieux lorsqu’il me rejoint. Nous tentons de remonter l’infortuné hexcentrique humain : rien à faire, les trois quarts de son corps sont déjà plein gaz. Il crie à nouveau. Merde ! Pendant que je gère la corde, Mat force son bras gauche à passer dans un trou de souris, alors que l’homme, affolé, halète fortement. Bras gauche le long du corps, non sans efforts, nous le glissons doucement et pop ! il disparaît d’un coup dans le trou comme un suppositoire dans un anus beurré de Mytosil. Entre un saut raté et son évacuation improvisée d’un côté, les cris de terreur de l’ « homme-friend » taille 50 de l’autre, je peux vous assurer que la personne suivante ne mouftait pas à l’approche de l’obstacle…

F comme Flèche

Le but principal. La flèche, la maille, l’oseille, trois termes qui désignent une même chose : la seule en fait qui permet d’accepter d’être tous les jours de sortie avec des débutants parfois complètement hors de forme. Encadrer bénévolement de temps en temps, c’est bien, mais « faire de la flèche », c’est quand même plus motivant !

F comme Foué

Difficile de parler du Foué sans tomber dans la redondance, car tout semble déjà avoir été dit sur l’enfant Meylanais… On sait que l’on peut garer un 38 tonnes à l’ombre de son torse surdéveloppé, on sait que c’est un véritable jukebox à anecdotes*, on sait qu’il est beau, charismatique, qu’il mène la barque du GUCEM depuis de nombreuses années aux frais des ASSEDICS, on sait qu’il vénère le bloc autant qu’il abhorre la montagne… Que dire de plus ?

Que c’est un bon professionnel, un « jeune moniteur », qu’il a le contact agréable avec les client(e)s, qu’il garde son calme et qu’il n’est jamais pressé. Doté d’un bagout naturel cinq étoiles, il a été d’une aide précieuse pour désamorcer quelques conflits internes opposant parfois Mat à Sophie*. Sa présence en revanche lors de conversations musclées avec Henri concernant la météo n’a pas toujours été assurée, comme le lui ont parfois reproché ses deux acolytes, meneurs de la « fronde ».

Excellent cuisinier, il a souvent pris en main les hyper-caloriques repas du soir, ceux qui permettent de tenir le lendemain. Il est vrai qu’un kg de spaghetti bolognaises maison après une bonne soupe de poissons (pêchés par ses soins s’il vous plaît) font plus pour le corps humain qu’un bol de café agrémenté de trois maigres « kroast » et un sachet fraîcheur de gâteaux secs « Gerblé », notre « pain quotidien » habituel.

A suivre...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je connaissais déjà l'histoire de "l'homme-Friend", mais je me suis encore bien marré !
Et quel rythme de publication ! Même pas le temps d'apuyer sur F5 que les 2 lettres suivantes sont sorties.

le Lansb a dit…

C'est l'avantage d'avoir de l'avance pour une fois: tout est prêt, ya plus qu'à publier: c'est la gavade ! Rien que de voir ton assiduité, je suis comblé et j'ai presque envie d'en remettre deux autres ! Mais ça attendra mercredi...

Anonyme a dit…

Pas d'accord pour attendre
mercredi !!!

LA SUITE ! LA SUITE ! LA SUITE !

Tchao.
Nicolas.[lecteur assidu #2].com

Anonyme a dit…

meeuuuu
Chouinard avec ses Camalots à 1kg l'unité il peut aller se rhabiller

ici tout est en GRAND même les friends ...

le Lansb a dit…

... et les conneries !

Anonyme a dit…

On est mercredi et j'attends depuis la première heure du jour la suite et ça ne vient pas... BORDEL MAIS QU'EST CE QUE TU FOU LE L???

Anonyme a dit…

ouahouu qu'elle est belle cette clavicule droite au sommet