Comme dirait le Foué*, avoir son corps pendu à 40m du sol n’est pas une situation normale pour un être humain. Ainsi, il peut avoir des réactions totalement imprévisibles. En formation du BE, l’une des premières choses que l’on apprend est de ne jamais faire confiance à un client. Le Jouy, que j’ai eu par téléphone* hier alors qu’il finissait sa toute première journée de Fondamentaux à l’ENSA (le tout début de la formation d’Aspi), s’est entendu dire que « Les clients vont tout vous faire, même ce que vous n’aurez pas prévu ». Comme c’est vrai !
Pour ne citer que deux exemples, je me souviens d’un client (gérant une entreprise) ne sachant plus faire la distinction entre son pied gauche et son pied droit.
« Avance ton pied gauche, gauche, gauche, non gauche, l’autre gauche ! »
Mieux, une jeune et charmante expert comptable de 25 ans, venue avec son compagnon, m’a surpris comme je ne pensais plus pouvoir l’être. Au départ du canyon, les gens enfilent leur combinaison, puis leur baudrier. En général, ils s’en sortent plutôt correctement, je ne les abreuve donc pas d’instructions particulières pour ce faire. Je passe ensuite en revue chaque individu, vérifie le serrage des boucles, effectue les retours manquants, ajuste les cuisses, etc… Eh bien cette jeune femme était la seule parmi la douzaine à avoir enfilé son harnais comme un pull, les bras dans les sangles des jambes ! Tout le monde avait un baudrier à la taille, et elle ne s’est pas posé de question ! Et c’était pourtant une fille brillante ! Je n’ai pas pu réprimer un fou rire, expliquant ensuite à la miss que quand on nous dit que nos clients arriveront toujours à nous présenter une situation inédite, que l’on croyait impossible, eh bien c’est vrai ! Elle en était la preuve vivante…
Un « cheptel » de clients, toujours prêts à tout pour surprendre le jeune (et parfois moins jeune) moniteur…
J comme Jérôme
Basé à Bavella au niveau du Parc Aventures, le « divin chauve » est un camarade hyper attachant. Compagnon du beau Jean Pi, dont le cheveu frisé et les lunettes vissées sur le crâne sont la marque de fabrique, ces deux là font les beaux jours de la Via Ferrata de Bavella. Jérôme a également filé un coup de main au local, à l’inscription des gens en canyon. Son efficacité était redoutable, il remplissait les groupes
comme d’autres des verres à l’apéro. Apéro où il n’était d’ailleurs pas en reste. La compétence de Jérôme, ses qualités humaines en ont fait un bon ambassadeur de Corsica Madness* auprès de la clientèle. Sophie* en a parfois pris ombrage…
K comme Kroast
Vous connaissez les « Krisprolls », ces petits pains grillés Suédois du petit déjeuner ? Ben les « Kroast », c’est les mêmes, sauf qu’ils viennent pas de Suède mais de Casino… Ils ont la faculté de faire pousser les épaules de façon anormale, si l’on en juge la quantité industrielle que le Foué était capable d’ingurgiter !
L comme Lâche !
Il me cherchait un peu depuis le matin. Adepte du mauvais esprit, le dénommé « Boudiasse ». Taquins, lui et sa clique de jeunes Kinés. Sympas les bougres, mais le « Boudiasse » était bougon. Aussi, quand arrive le « rappel* d’initiation », après les deux premiers toboggans de la Purcaraccia, j’ai l’occasion de voir le larron à l’œuvre, corde en main. Un rappel* que je règle volontairement trop court, pour que les gens finissent en tombant dans une petite vasque, sans avoir à manœuvrer leur 8 dans l’eau, ce qui est pénible pour eux et chronophage pour tout le monde. Mais voilà, notre ami refusait de lâcher la corde. Elle ne dépassait du 8 que d’une dizaine de centimètres, de quoi placer une main. L’autre main était « au dessus », ce que je déconseillais à mes clients débutants.
« Lâche la corde, lâche, lâche, lâche ! » lui dis-je d’un ton allant en s’énervant, répétant sans cesse l’instruction de base qui était de lâcher cette p… de corde. Rien n’y faisait, ce grand bonhomme déguingandé faisait remonter la corde centimètre par centimètre, jusqu’à ce que sa main se « fasse bouffer » par le 8. J’ai vu son visage se crisper.
- Lâche bordel, tu vas lâcher oui !
Je perdais ma patience déjà bien maigre… Je réitérais mon injonction, en hurlant cette fois !
Il finit par obtempérer en laissant échapper un petit piaillement, et s’écrasa dans l’eau. Je me mis à hurler de toutes mes forces :
- Quand je dis lâche, tu lâches !
Je ne me serais pas forcément souvenu de ce petit épisode si le Foué*, parti plus tard avec son groupe, et qui se trouvait encore sur la marche d’approche au moment des faits, ne m’en avait fait part. Il a, de l’autre côté du canyon (en rive gauche) et sur un sentier escarpé, parfaitement entendu mon dernier coup de gueule, qu’il m’a cité mot pour mot le soir au souper. Des fois il faudrait que je me calme…
A suivre...
2 commentaires:
Ah ben quand même !
Nous, on ne lâchera pas l'affaire!!!
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